Plus d’un an après le lancement des travaux de rénovation, le marché Sogbè, dans la commune urbaine de Kankan, n’est toujours pas opérationnel. Les vendeuses déplacées des lieux à cause des travaux n’en peuvent plus de rester sur le trottoir pour exercer leurs activités. Fatiguées du silence de la mairie, ces femmes s’adressent aujourd’hui au président Alpha Condé pour la résolution de leurs difficultés, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.
Les travaux de rénovation du marché Sogbè, le plus grand marché de la ville de Kankan après celui de Dibida, ont été financés par l’Agence Nationale de Financement des collectivités (ANAFIC). Mais, il tarde à être opérationnel au grand dam des femmes vendeuses qui ne savent plus aujourd’hui à quel saint se vouer. Il s’agit notamment des étalagistes qui, pour joindre les deux bouts, sont réduites à occuper avec leurs marchandises tous les trottoirs aux alentours.
Sitan Camara, une d’entre elles, a du mal à comprendre le fait qu’on ne leur redonne pas leurs places. « Nos difficultés sont énormes ici. Nous n’avons pas de place fixe. Du matin au soir, les femmes ne font que se disputer pour les petites places du trottoir. On est trop nombreuse pour nous contenir toutes à l’extérieur. Nous sommes allées vers le maire, Mory Kolofon Diakité, avant la finition des travaux pour ce problème. Il nous avait promis que le marché serait à notre disposition après la rénovation. Mais jusqu’ici, ça fait plus d’un an et il n’en est rien. Nous leur demandons de rendre opérationnel ce marché, parce que nous vivons une situation très critique », a-t-elle fait savoir.
Confrontée à la sourde oreille de l’autorité communale, c’est désormais au chef de l’Etat Alpha Condé que Djouba Camara, vice-présidente du collectif des dames étalagistes du marché Sogbè, adresse son cri de détresse. « Je lance un appel au professeur Alpha Condé parce que nous voulons qu’on nous restitue nos places. Ces autorités sur lesquelles il compte, y compris même les ministres, ne se préoccupent pas du tout de notre condition. Ils ne font que détourner des milliards pour s’offrir du luxe en construisant des immeubles, etc. Le seul marché dans lequel nous nous débrouillons pour nourrir nos familles respectives, ils refusent de la remettre à notre disposition. C’est vraiment déplorable. Alors, nous pensons que le président doit jouer immédiatement son rôle pour l’ouverture de ce marché », a laissé entendre la bonne femme.
Malgré nos multiples tentatives, il a été impossible d’avoir la réaction du maire de la commune urbaine, Mory Kolofon Diakité.
De Kankan, Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com
