C’est un secret de polichinelle, la sous-préfecture de Kalinko (située à 75 kilomètres du chef-lieu de la préfecture de Dinguiraye) est l’une des localités qui enregistrent le plus souvent de conflits intercommunautaires, politiques et domaniaux. Les violences lors des élections communales du 04 février 2018 en sont une parfaite illustration. Le conseil local des jeunes de cette commune rurale, avec l’appui des institutions du système des Nations-Unies en Guinée (UNICEF, UNESCO et UNFPA), à travers le programme PBF, compte inverser cette tendance, rapporte l’envoyé spécial de Guineematin.com à Kalinko.
Ces dernières années, plusieurs conflits à caractères communautaires et politiques ont éclaté dans la sous-préfecture de Kalinko. Elle est classée parmi les 20 communes les plus conflictogènes de la République de Guinée, répertoriées dans le cadre du projet d’appui à la participation des jeunes à la gouvernance dans ces 20 communes.
Depuis sa mise en place en décembre 2019, le conseil local de jeunes de Kalinko fournit des efforts pour le maintien de la paix. C’est qu’a indiqué Djiba N’Diaye, membre de ce conseil. « Nous avons mené beaucoup d’activités dans le cadre de la lutte contre les conflits. Nous avons sensibilisé les jeunes de la localité pour leur montrer l’importance du conseil local des jeunes pour le développement de la commune rurale. Le taux de jeunes non scolarisés est très élevé dans cette localité ; mais, Dieu merci, nous avons réussi à leur parler des inconvénients des conflits. Au début, les jeunes ne voulaient pas adhérer. Mais, ils ont fini par comprendre le bien-fondé du conseil local des jeunes. Avec la commune, nous avons contribué à l’élaboration du PDL et du PAI. Actuellement, nous travaillons avec la commune, ce qui n’était pas le cas avant », a expliqué ce jeune.
Pour réussir une paix durable et le développement de la commune rurale de Kalinko, le conseil local des jeunes compte étaler ses tentacules dans les différents districts et faire ainsi passer ses messages de sensibilisation dans tous les villages. « Etant une structure de jeunes, nous vous exhortons à nous accompagner pour vous aider. Nous envisageons de mettre les antennes du CLJ dans les districts, en continuant des séries de sensibilisations pour éviter des conflits et assainir les lieux publics de Kalinko », a ajouté Djiba N’Diaye.
Conscient de l’apport des jeunes, Aboubacar Doumbouya, le secrétaire général de commune rurale, dresse un bilan élogieux de la première année d’activité du CLJ de Kalinko.
« Depuis l’installation du bureau exécutif du conseil local de jeunes, j’ai constaté beaucoup de facteurs positifs dans ma commune, grâce à leurs activités. Les sensibilisations qu’ils réalisent dans les districts apportent beaucoup en termes de maintien de la paix et la quiétude sociale. Durant les élections législatives, le conseil local des jeunes a dynamiquement travaillé sur le terrain ; c’est pourquoi, nous n’avons pas enregistré de violence après les élections », a indiqué le représentant des autorités communales.
Dans ses projets, le conseil local tient à maintenir la dynamique de dialogue et de discussion entre les jeunes de toutes obédiences et à contribuer à identifier les besoins prioritaires des jeunes pour leur inscription dans le programme de développement local (PDL) de la commune rurale.
De Kalinko, Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com