« Elle a donné un coup de pied à la porte ; puis, est entrée avec fracas ! Elle s’est adressée au ministre en disant : pourquoi tu ne me donnes pas mon argent ? Le ministre lui dit : asseyez-vous et dites-moi ce que vous voulez. Mais, elle n’a pas voulu l’écouter. Elle s’est attaquée au ministre, elle a renversé des chaises, des documents et tout dans le bureau en proférant des injures »…
L’affaire enflamme la toile depuis quelques jours. Le ministre de l’unité nationale et de la citoyenneté a été victime d’une agression de la part de la directrice nationale des droits de l’homme. C’est cet incident qui serait à l’origine du limogeage « pour faute lourde » de madame Ténenké Touré par le président Alpha Condé. Selon certains, elle serait allée jusqu’à gifler le chef du département, Mamadou Taran Diallo, pour une affaire d’argent.
Interrogé par Guineematin.com sur cette affaire, le conseiller chargé de mission du ministre, Robert Peguitha Saoromou, a confirmé l’agression, même s’il dit n’être pas informé s’il y a eu gifle ou pas. Il a expliqué que l’acte s’est passé le lundi, 17 août 2020, et qu’il fait suite à une nouvelle méthode instaurée par le ministre pour s’assurer de la meilleure répartition des frais de carburant des cadres du département.
« La directrice nationale des droits de l’homme, madame Ténenké Touré, a agressé verbalement et physiquement monsieur le ministre dans son bureau. C’était suite à l’obtention du budget en carburant au compte du département. Monsieur le ministre avait instruit son secrétaire général par rapport à la répartition de ce budget en carburant. L’instruction était que toutes les directions devaient présenter un tableau de répartition, et ce tableau devait être remonté à monsieur le secrétaire général. Et lui, à son tour, devait remonter le tableau à monsieur le ministre pour sa validation.
C’est après tout cela que le chef de la DAF (direction des affaires financières) allait procéder à l’exécution de la répartition. L’objectif était d’avoir beaucoup plus de lisibilité sur la gestion de cet argent parce qu’avant, il n’y avait pas de lisibilité, il y avait une opacité totale. Il y avait des revendications de certains cadres qui se plaignaient souvent de n’avoir pas reçu leurs frais de carburant. Donc, le ministre a voulu cette fois-ci, mettre une gestion assez rigoureuse à ce niveau pour que chacun reçoive sa part. Et, c’est cette décision qui n’a pas plu à la directrice nationale des droits de l’homme, madame Ténenké Touré.
Elle a dit qu’elle ne peut pas faire un tableau et que le montant devait revenir à son bureau, c’est son argent qu’elle doit recevoir en tant que directrice nationale. Dans la matinée du lundi, elle est allée agresser verbalement et physiquement le directeur des affaires financières, Mamadouba Bangoura, dans son bureau. Dans un premier temps, elle lui a dit : pourquoi vous refusez de me donner mon argent ? Le DAF lui a répondu : non, on ne refuse pas, on attend votre demande. Elle a répliqué en disant : alors, si c’est ça que le ministre t’a donné comme instruction, j’irai vers lui.
C’est ainsi donc qu’elle est sortie du bureau du DAF et est montée dans le bureau du ministre. Elle a donné un coup de pied à la porte, puis est entrée avec fracas. Elle s’est adressée au ministre en disant : pourquoi tu ne me donnes pas mon argent ? Le ministre lui dit : asseyez-vous et dites-moi ce que vous voulez. Mais, elle n’a pas voulu l’écouter, elle s’est attaquée au ministre, elle a renversé des chaises, des documents et tout dans le bureau en proférant des injures. De ce bureau, elle est descendue au bureau du chef de la DAF pour lui dire : je viens de chez ton ministre, l’argent qui est là ne t’appartient pas. C’est notre argent que tu es en train de manger. Il y avait un parafeur sur la table, elle l’a pris pour le taper avec.
Après, le chef de la DAF est allé expliquer ça au secrétaire général qui, à son tour, s’est immédiatement rendu dans le bureau du ministre. Il a constaté effectivement qu’il y a eu un incident là-bas, parce que les documents du ministre étaient à terre, tout a été renversé dans son bureau », a raconté le conseiller chargé de mission du ministre.
Selon lui, le ministre Taran Diallo n’a pas pour le moment intenté une action en justice contre son ancienne collaboratrice.
A suivre !
Entretien réalisé par Mamadou Bhoye Laafa Sow Guineematin.com
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