Gaoual (Koumbia) : de très belles récoltes annoncées cette année

A Gaoual, contrairement à la plupart des préfectures du pays, les populations rurales peuvent se frotter les mains pour avoir bénéficié cette année, 2020, d’une pluviométrie abondante et normale. Et à en croire Mamadou Dian Baldé, le responsable en charge des opérations agricoles, qui a reçu un journaliste de Guineematin.com le 13 août dernier, le secteur agricole se porte mieux cette année, malgré l’apparition de la pandémie du coronavirus.

Mamadou Dian Balde, chef des opérations agricoles à Gaoual

Mais avant, cet agronome fait le point de la situation de la population rurale dans cette préfecture agropastorale. « Sur les 193 612 habitants, 58 084 sont répertoriées comme actives. Et, 43 563 personnes (soit les deux tiers de la population active) sont dans le secteur agricole. Officiellement 2 165 familles paysannes sont encadrées par les services techniques. A Gaoual, la population agricole travaille dans les plaines, dans les bas-fonds et sur les coteaux. Sont cultivées à Gaoual, les cultures céréalières, les légumes, les cultures de rente, les cultures fruitières et les cultures maraîchères. Les cultivateurs sont regroupés dans la fédération des paysans du Foutah-Djallon, la fédération Bowé-Badiar, la fédération arboricole de Moyenne Guinée, des unions et de producteurs leaders…

En 2017, les surfaces cultivées sont : 1458 hectares pour le riz, le maïs, le fonio, le manioc, les arachides et 4900 hectares d’anacarde. En 2018, il y a eu des inondations, 487 hectares ont été détruits. Ce qui a impacté les superficies cultivées. En 2019, 2070 ha cultivés dont 1356 en anacarde. Les plantations d’anacarde ont augmenté à plus de 60%, grâce à l’appui de l’Etat qui a fourni des semences améliorées aux paysans », a expliqué cet ingénieur agronome.

Cependant en 2020, précise-t-il, la population a réellement travaillé. D’importantes surfaces ont été cultivées.

« C’est vrai qu’il y a eu par endroit un manque de semence et l’arrivée tardive des engrais. Même si nous n’avons de données fraîches à vous fournir, puisque sur les 12 conseillers agricoles, 11 sont à la retraite, je puis vous dire qu’avec cette pluviométrie clémente de cette année, les populations se sont montrées très déterminées. On ne peut pas parler pour l’heure d’impact négatif ou non du Covid sur le secteur, comme ailleurs ou dans d’autres secteurs, et cela, grâce à Dieu. Jusqu’ici, je rappelle qu’il n’y a pas eu de cas de malade du Covid-19 à Gaoual. Les impacts observés sur le démarrage et l’exécution des projets agricoles. Puisque là, les gens doivent se déplacer, du matériel agricole doit être payé, des intrants doivent être achetés et mis à la disposition des paysans. C’est là, où la pandémie est en train de faire du mal au secteur. Si non, réellement, les populations peuvent s’attendre à de très belles récoltes cette année », a indiqué Monsieur Baldé.

Parlant de la maladie de mouche de mangues qui a fini en moins de quinze ans par réduire drastiquement la production fruitière, le responsable en charge des opérations agricoles de Gaoual a fait savoir que les autorités du département de l’agriculture, à travers la Protection des végétaux, sont à pied d’œuvre pour tenter de trouver un remède contre ce mal.

« A Kindia, le département avait réuni il y a deux ans des cadres pour se pencher sur la question. Une surveillance a été décidée à travers des pièges. Puisque le problème n’est pas propre à la Guinée, ni à Gaoual ou Koumbia seulement, mais il est répandu dans toute la sous-région. Des analyses allaient suivre et des dispositions pour trouver un remède sont en cours. Mais en attendant, les pièges permettent de diminuer les attaques de mouches sur les mangues. Je rappelle que ces mouches apparaissent chaque année dès le début de la saison des pluies. Elles s’attaquent en plus de la mangue, à la pastèque, aux orangers… », a dit cet expert agricole.

Il reste entendu que les mangues continuent à pourrir et en nombre, laissant les paysans dans une situation de précarité indescriptible.

S’agissant des projets agricoles évoluant dans Gaoual, Mamadou Dian Baldé souligne la présence du projet de développement rural intégré de Gaoual, Koundara et Mali, PDRI/GKM et le projet Agriculture familiale et marché, Agrifarm. Le premier projet couvre toutes les sous-préfectures de Gaoual et le second ne couvre que Koumbia. Agrifarm va aménager deux plaines, à Yama avec 400 ha et Pakys qui a 200 ha. A cela, s’ajoutent la construction d’une route de 15 km entre Koumbia et Kémélé et la réalisation d’un marché de collecte. Le site est déjà choisi. Ces projets vont couvrir les 63 groupements agricoles opérationnels et d’autres producteurs. C’est le recensement qui déterminera le nombre exact de bénéficiaires directs », a expliqué l’expert agricole.

Pour bénéficier de ces projets, il faut être en premier lieu, cultivateur, être proche de la localité et appartenir à un groupement entre autres.

Mais, ce n’est pas tout. Ces projets vont se tourner dans le développement durable et prendre en compte la protection de l’environnement.

« Je pense que les ONG environnementales qui existent à Gaoual comme l’APEPTG et l’AGV peuvent se frotter les mains. Le PEDRI/GKM prévoit le reboisement de trois mille hectares autour des mares de Yama et Pakys et même l’aménagement de quelques bas-fonds et la construction d’une piste rurale de 60 km qui va relier Koumbia à Kembéra, Kaundinya et Gaoual centre à travers Mandik. Ce serait une véritable aubaine pour les populations rurales de Gaoual. Et le démarrage de ces projets ne saurait plus tarder, n’eut été la persistance du Covid-19. Mais heureusement, Gaoual n’en compte aucun cas de nos jours », a conclu cet expert en développement agricole.

Abdallah Baldé pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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