Crise sociopolitique en Guinée : le GAPE pour une « paix durable » par un « dialogue structuré »

A la faveur d’une conférence de presse animée ce jeudi, 20 août 2020, le groupe d’action pour la paix et l’entente (GAPE) a été officiellement lancé à Conakry. Cette plateforme, dirigée par Moussa Solano, ancien ministre guinéen de l’intérieur, se propose d’être un « instrument de réconciliation » pour les guinéens. Déjà, elle dispose de plusieurs antennes sur le territoire national et souhaite contribuer au renforcement d’une « paix durable » en Guinée par le biais du dialogue, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était à la Maison de la presse.

Selon les initiateurs, l’idée de création du GAPE découle d’un constat inquiétant de l’escalade de la violence en Guinée ; une escalade née de la crispation de la situation sociopolitique, surtout en période électorale dans le pays. C’est pourquoi, le GAPE s’est fixé pour mission de contribuer au renforcement d’une paix durable en Guinée par le biais d’un « dialogue structuré, inclusif et qui s’appuie sur un collège de personnalités pertinentes ». Egalement, cette plateforme compte aussi bâtir des stratégies, définir des démarches appropriées et promouvoir les libertés (en vue de l’enracinement de la démocratie), mener et approfondir la réflexion en vue de mettre en place une configuration nouvelle du dialogue.

« Le GAPE est inspiré par la situation sociopolitique inquiétante du pays et la dégradation progressive. Les élections apparaissent dans ces conditions comme le talon d’Achille de notre jeune démocratie, la nervure centrale de la violence avec son cortège de perte en vies humaines, de destruction de biens, au point de créer au sein des familles et d’autres citoyens affectés par ces douleurs, la désolation et la frustration. Face à un tel tableau susceptible de conduire le pays dans une crise profonde ou une impasse irrémédiable, notre rôle est de proposer le dialogue sur le thème central de la démocratie, tout en mettant particulièrement l’accent sur les élections en Guinée », apprend-on dans la déclaration du GAPE de ce jeudi en conférence de presse.

A en croire le GAPE, les nombreux problèmes sociopolitiques que traverse actuellement la Guinée ont un lien direct avec le fichier électoral, le changement de la constitution, le manque d’éducation civique des militants des formations politiques et l’insécurité galopante dans le pays. Cependant, indique cette plateforme, la solution à tous ces problèmes réside dans un dialogue sincère. C’est pourquoi, elle se propose d’être « un instrument de réconciliation des guinéens qui voudront désormais tourner le dos aux rancœurs et aux frustrations politiciennes, en vue de récréer un environnement paisible, serein, certainement propice à un développement endogène ambitionnée par notre peuple ». Et, pour y arriver, le GAPE milite en faveur de l’organisation d’élections paisibles, crédibles, inclusives et acceptables par tous en Guinée.

« Mais, un tel objectif ne peut aboutir que si les acteurs s’acceptent et se comprennent et que les résultats correspondent aux choix du peuple. Cette conception doit être forgée et partagée afin qu’elle s’exprime à travers l’élévation d’une conscience nationale en faveur des institutions de la république », prévient le GAPE.

En plus des activités qu’il mène déjà sur le terrain, le GAPE va procéder, dans les jours à venir, à la mise en place d’un plan d’action opérationnel et un cadre de dialogue structuré. Ceci, avec l’appui des partenaires et du collège des « personnalités pertinentes ».

« À terme, notre démarche doit permettre aux citoyens de développer une conscience républicaine, de mettre la Guinée au-dessus des intérêts personnels, de lever les facteurs de division ethnique et communautaire née des considérations politiciennes et éviter aux femmes et aux jeunes déjà vulnérables, d’être des victimes expiatoires de ces dérapages sociaux aux conséquences incalculables (manifestations pacifiques, grève, meeting, villes mortes… », indique le GAPE dans sa déclaration.

A noter que le GAPE dispose déjà de huit (8) antennes régionales, trente-trois (33) antennes préfectorales et plus de trois cent (300) antennes sous-préfectorales en Guinée.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

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