Gestion des alentours du Palais de la Kolima à Labé : voici les arguments des autorités communales

Palais de la Kolima à Labé


Les autorités communales de Labé sont apparemment surprises de l’attitude « injustifiée » du comité de gestion du Palais de la Kolima qui affichent des ambitions pour les alentours de cette infrastructure complètement délabrée et abandonnée, relevant actuellement du Ministère des Sports, de la Culture et du Patrimoine Historique, rapporte un correspondant de Guineematin.com en Moyenne Guinée.

Selon Younoussa Baldé, président de la commission économie et finances du conseil communal de Labé, c’est un abus de dire que les autorités communales n’a rien à voir avec l’alentour du Palais de la Kolima.

Younoussa Baldé, président Commission Economie et Finances conseil communal Labé

« C’est important de rappeler qu’il est dit dans le code des collectivités, je pense bien en son article 34, que les biens des collectivités locales font partie du domaine public ou du domaine privé de la collectivité locale. Et plus loin, on dit ‘’peuvent faire partie du domaine public des collectivités locales, en général, tout ce qui est sis sur le territoire de la collectivité. On veut parler ici des routes, des bordures des routes, des marchés, les places publiques, les voiries et leurs bordures. Je ne vois pas donc comment est-ce que le comité de gestion du Palais de la Kolima peut chercher à voir quelque chose autour du Palais, c’est-à-dire, derrière la cour. Tout ce qui revient à ce comité de gestion, c’est l’enceinte du Palais de la Kolima. Tout ce qui est hors de la cour ne relève pas de leur compétence, ne relève pas de leur domaine » a-t-il tenu à préciser à titre d’introduction à son entretien avec la rédaction régionale de Guineematin.com en Moyenne Guinée.

Pourtant, le comité de gestion de cette vieille bâtisse estime que s’il avait la possibilité de récupérer les recettes générées par l’occupation des alentours par toutes sortes de petits métiers, il aurait pu utiliser ces montants dans l’entretien de l’infrastructure.

« Non, non ! Ils doivent avoir leurs propres initiatives pour se faire des recettes ou des ressources pour entretenir le Palais. Si à l’intérieur du Palais, ils ne trouvent pas un moyen d’entreprendre des activités ou de générer des recettes pour gérer le Palais, en tout cas ce n’est pas sur ce qui est derrière le Palais qu’ils vont compter pour entretenir le Palais. Ça ne relève pas de leur domaine de compétence. Tout ce qui est donc derrière le Palais, c’est la commune qui a un mot dire sur ça. C’est la commune qui a la possibilité de placer quelqu’un ou de déguerpir quelqu’un qui occupe l’alentour du Palais », a-t-il ajouté.

Bon nombre d’observateurs reste convaincu que la présence de ces gens installés par la commune autour du Palais contribue à détruire l’infrastructure, en la rendant impropre.

« On estime que ça dépend du rapprochement des occupants de la cour. Si par exemple, ils sont adossés directement à la cour et il se trouve qu’ils produisent des déchets ou des ordures, dans ce cadre-là on peut dire que ça dérange l’enceinte du Palais, ça dérange alors le comité de gestion de ce Palais. Mais, à partir du moment où les occupants n’exercent pas des activités qui peuvent empêcher quelque chose à l’intérieur, je pense que de toutes les façons, ce sont des cas à analyser, des cas à voir » s’est-il défendu.

Or, du côté des vendeurs de bétails, par exemple, il y a une menuiserie qui produit une importante quantité de déchets déversée sur les alentours et une partie de l’intérieur est transformée en boucherie de petits ruminants. A cela, il faut ajouter le cas des ordures ménagères.

« Je pense que nous allons aller vérifier quand même puisqu’au niveau du conseil communal on a beaucoup de commissions. Chaque commission intervient dans un domaine bien déterminé. On a une commission d’assainissement, une commission domaniale, on a cette commission économie-finances à laquelle d’ailleurs j’appartiens. De toutes les façons, nous travaillons en complicité, en synergie au niveau de la commune là-bas. C’est lorsque la commission domaniale installe quelqu’un que nous de la commission économie et finances nous allons partir tendre la main à cette personne installé pour qu’elle paye les recettes à la commune, pour qu’elle paye ce qu’elle doit à la commune. Ce sera une occasion pour moi et tous mes collaborateurs d’aller voir ce qui se passe réellement au niveau de cet endroit. Surtout que ça commence à faire des bruits. Ça commence à parler, ça commence à susciter ce qu’on appelle le conflit de compétence entre préfecture ou comité de gestion et commune » a-t-il expliqué.

Il y a quelques années, lorsque le regretté Laye Lansana Camara était préfet de Labé, des gens avaient tenté de morceler les alentours du Palais de la Kolima pour en faire des espaces pour kiosques en faveur des commerçants de la place. Une initiative qui avait provoqué un tollé général au sein de la jeunesse de Labé qui a fini par saisir feu Elhadj Fodé Soumah, alors ministre de la Jeunesse. La donne a-t-elle changée ? Ce qui avait motivé les jeunes à l’époque a-t-il été balayé aujourd’hui par un autre argument plus valable ?

« Oui ! Il peut y avoir un argument. A partir du moment où l’occupation n’entrave pas aux activités du comité de gestion du Palais, à partir du moment où les occupants à la bonne circulation des gens et des engins, je pense qu’il n’y aura pas de problème. Mais, dès que celui qui occupe empêche le comité de gestion de faire réellement son travail ou de mener à bien ses activités à l’intérieur du Palais, la commune prendra ses dispositions pour faire déguerpir cet occupant. Dès que l’occupant aussi entrave à la circulation des engins, je pense que nous allons prendre nos dispositions encore par rapport à ça. De toutes les façons, il est important, les citoyens ont tout à fait le droit de demander à la commune d’occuper un espace bien déterminé pour exercer leurs activités, puisque de toutes les façons, la commune vit des recettes générées, qui viennent de ces occupations-là encore. C’est pourquoi, c’est une question sensible, il faut une analyse profonde, il faut une concertation entre tous les acteurs impliqués, peut-être, au niveau de la gestion de ce Palais et son alentour. Il faut donc une concertation entre la préfecture, le comité de gestion et la commune urbaine de Labé » a-t-il conclu.

De Labé, Idrissa Sampiring Diallo pour Guineematin.com

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