Me Traoré, avocat de Foniké Menguè : « le procureur a raté ce procès, il a tapé le poteau…»

Me Mohamed Traoré, avocat
Me Mohamed Traoré, avocat d’Oumar Sylla, alias Foniké Menguè

« Monsieur le président, nous sommes à une époque où on garde les archives. Je vais vous mettre un son où l’actuel président de la République demande aux gens de recourir aux armes lorsque des élections sont volées… Il ne faut pas que la Guinée s’innove dans le mensonge. Le combat du FNDC, nous l’avons commencé avec certains ; mais, certains ont quitté pour des raisons pécuniaires. Mais, ceux qui y sont restés sont vraiment des hommes de conviction… »

Les plaidoiries dans le dossier Oumar Sylla, dit Foniké Menguè, se sont poursuivies jusqu’à l’après-midi de ce vendredi, 21 août 2020, au tribunal correctionnel de Dixinn. Me Mohamed Traoré a ouvert sa prestation en saluant les qualités de monsieur Alphonse Charles Whrith. Un juge qui a fait l’unanimité dans la conduite de ce très polémique procès. Un président du tribunal a d’ailleurs bénéficié des compliments de tous les prédécesseurs de l’ancien bâtonnier de l’ordre des avocats qui défendent le responsable des antennes et de la mobilisation du FNDC dans ce dossier : Mohamed Abou Camara, Adama Salomon, Kerfala Soumah, Thierno Souleymane Baldé, Salifou Béavogui, Thierno Souleymane Barry et Me Pépé Antoine Lama.

Oumar Sylla, alias Foniké Mengué, responsable en charge des antennes et de la mobilisation du FNDC

Abordant les accusations portées contre Oumar Sylla, dit Foniké Mengué, l’avocat qui a clôturé les plaidoiries de la défense a accusé le procureur de venir dans ce procès non pas en tant que représente de la société, mais en tant que politique. Me Mohamed Traoré n’a pas du tout aimé que le ministère public présente le FNDC de comme « un mouvement subversif, un mouvement qui cherche à avoir le pouvoir par les armes ». Il était déjà dans le vif du sujet et maître Traoré d’enchaîner : « Venir employer des termes comme milice. Je pense que c’était une manière de décapiter le FNDC comme ils ont toujours voulu le faire, mais qu’ils n’ont pas pu jusque-là. Les responsables du FNDC sont traqués comme des pestes », dénonce l’avocat, avant d’interpeller le juge et s’engager dans une démonstration…

« Monsieur le président, le FNDC n’a jamais utilisé des armes. L’arme qu’elle utilise est toujours la manifestation. Le FNDC est bien structuré. Avant la manifestation appelée par le FNDC, il fait ce qu’on appelle le guide du manifestant. Et, pendant la manifestation aussi, le FNDC déploie sa sécurité interne qui encadre la manifestation comme il se doit.

Monsieur le président, le FNDC est composé d’hommes de conviction, d’hommes de principe. Une qualité qui est en voie de disparition. Monsieur Oumar Sylla et tous ses compagnons sont des hommes à féliciter, sont des hommes à remercier. Ce procès est politique. Monsieur Oumar Sylla a été mis en prison pour ses opinions.

Monsieur le président, nous sommes à une époque où on garde les archives. Je vais vous mettre un son où l’actuel président de la République demande aux gens de recourir aux armes lorsque des élections sont volées.

Monsieur le président si on peut opposer aux opposants actuels de faire des décomptes macabres ; alors, l’actuel président de la République est blâmable parce qu’il l’a fait. Pourquoi aujourd’hui, parce que cela n’arrange pas certains, on essaie de défigurer la vérité ?

Monsieur le président, on a entendu un politicien dire que lorsqu’on part dans des zones comme Hamdallaye, Bambeto, Cosa ou Wanindara, on n’y va pas avec des armes conventionnelles, on part avec des armes de guerre. Qu’on arrête d’instrumentaliser la justice.

Monsieur le président, aujourd’hui, on ne peut pas traîner le monde. Il ne faut pas que la Guinée s’innove dans le mensonge. Le combat du FNDC, nous l’avons commencé avec certains ; mais, certains ont quitté pour des raisons pécuniaires. Mais, ceux qui y sont restés sont vraiment des hommes de conviction. Si le procureur fait tomber le glaive, nous, nous faisons tomber le tonnerre, la foudre. S’il y a un procès que le procureur a raté, c’est celui-ci. Le procureur a tapé le poteau. S’il voulait avoir quelque chose, frapper Oumar Sylla, il pouvait le faire au moins avec l’article 106 de la liberté de la presse. Mais, vous savez pourquoi il ne l’a pas fait, c’est parce qu’il a dit qu’il est répressif dans l’âme. Et, alors qu’avec l’article 106 de la loi sur la liberté de la presse, il ne pouvait pas le mettre en prison. Ensuite, si nous restons dans la logique de la diffamation, toutes les personnes citées comme Amadou Damaro Camara et les autres, personne n’a porté plainte. Comment on peut poursuivre pour diffamation, alors qu’en l’état, les personnes qu’on pense pourraient être touchées par les propos d’Oumar Sylla, alias Foniké Menguè, n’ont pas porté plainte. L’injustice est totale dans ce pays. Parce que ceux qui utilisent les moyens de l’Etat et qui se mettent à insulter des honnêtes hommes sont protégés. C’est seulement un seul camp qui est inquiété, celui de la vérité, qui est le FNDC. Ce qui est encore plus grave, c’est ceux qui doivent faire cesser cette injustice, c’est eux qui les protègent. Monsieur le président, Oumar Sylla, Foniké Menguè n’a rien causé d’infractionnel. Je souhaite qu’il soit libéré. Il n’a pas sa place ici », a martelé Me Traoré.

Propos recueillis par Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

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