Baisse d’activités, cherté du poisson… l’agitation de la mer fait des effets néfastes à Conakry

Depuis plusieurs semaines, la pêche artisanale ne fonctionne pas bien en Guinée. Les pluies abondantes et le vent provoquent l’agitation de la mer, empêchant les pêcheurs de travailler. Cette situation entraîne des conséquences négatives qui touchent de nombreuses familles, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Ce weekend, l’atmosphère est morose au port de pêche de Dixinn. La désolation est lisible sur les visages des pêcheurs artisanaux, assis impuissants. Ils ne peuvent pas aller travailler, à cause des risques liés à l’état de la mer, très agité.

Aboubacar Bangoura, secrétaire administratif du bureau des CDD du port de pêche artisanale de Dixinn 3

Selon Aboubacar Bangoura, l’un des responsables de ce port, cette situation a commencé depuis l’avènement des grandes pluies. Avec les nombreuses vagues, s’aventurer en haute mer est plus que périlleux. C’est pourquoi les pêcheurs ont dû, malgré eux, prendre du recul.

« Présentement, ce qui nous emmerde nous les pêcheurs, c’est l’état de la mer qui est très agitée. A cause du vent, les pêcheurs n’osent pas aller loin. Parce qu’il y a eu des naufrages, qui ont même fait des pertes en vies humaines. Même ces jours-ci, il y a eu deux barques qui ont chaviré vers Koba. Heureusement, il n’y a pas eu de morts. En plus de l’agitation de la mer, il y a aussi des herbes que les pêcheurs rencontrent dans la mer et qui empêchent de pêcher. Ces herbes viennent se coller aux filets des pêcheurs, finalement ils n’arrivent pas à attraper les poissons. Donc, notre activité est fortement impactée. Et c’est pourquoi tout le monde assis ici, parce qu’il y a pas de pêche actuellement », a expliqué monsieur Bangoura.

Aïssata Camara, présidente des fumeuses de poissons de Dixinn port 3

Selon nos informations, les pêcheurs et leurs familles ne sont pas les seuls à subir les impacts de cette situation. Il y a de nombreux autres acteurs qui sont affectés, dont les fumeuses de poissons. « Notre travail est quasiment à l’arrêt. Si vous venez ici en temps normal, vous ne pouvez pas rester longtemps à cause de la fumée. Mais nous ne gagnons pas de poissons actuellement. On s’approvisionne habituellement avec les pêcheurs artisanaux. Mais il se trouve qu’ils n’arrivent pas à travailler aussi à l’heure actuelle à cause de l’état de la mer. Ils peuvent aller et revenir bredouille.

Au port de pêche industrielle, les poissons sont chers. Un carton de sardines coûte 350 000 francs guinéens. Quand on envoie ça ici, on découpe et on revend le tas à 10 000 francs. Mais les femmes n’achètent pas à ce prix, parce qu’elles sont habituées aux poissons qu’on gagne avec les pêcheurs artisanaux, qui sont moins chers », a indiqué Aïssata Camara, la présidente des fumeuses de poissons de Dixinn port 3.

Les vendeurs de glace qui travaillent dans ce débarcadère se plaignent aussi de la baisse des activités des pêcheurs artisanaux. Eux aussi, ressentent directement l’impact de cette situation, confie Almamy Sylla, gérant d’une usine de fabrication de glace installée sur les lieux. « D’habitude, notre recette journalière se situe en moyenne à 500 000 francs. Mais actuellement, puisque les pêcheurs n’arrivent pas à bien travailler, notre revenu a beaucoup baissé. Nous gagnons maintenant entre 100 000 et 200 000 francs par jour. Donc, ça ne va pas actuellement », a-t-il confié.

En plus de tous ces acteurs, ce sont de nombreux ménages modestes, qui souffrent de l’impact de cette situation. Car la baisse des activités des pêcheurs artisanaux entraîne une rareté du poisson et la hausse de son prix sur le marché.

Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com

Tél: 622919225 / 666919225

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