Sidya Touré de retour en Guinée : « il n’est pas question de laisser Alpha Condé faire un 3ème mandat »

Sidya Touré, président de l'UFR

De retour de la Côte d’Ivoire où il a pris part aux obsèques de feu Amadou Gon Koulibay, ancien Premier ministre et candidat du RHDP, Sidya Touré a conféré ce lundi, 24 août 2020, avec les médias à son domicile, sis à la Minière, dans la commune de Ratoma. Le président de l’UFR s’est prononcé sur l’actualité politique guinéenne et internationale, notamment la chute du président IBK du Mali. L’opposant guinéen a réaffirmé sa non-participation avec Alpha Condé (qui est normalement à son second et dernier mandat) à la prochaine élection présidentielle, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.

A peine rentré au pays, Sidya Touré a dégainé sur la gouvernance d’Alpha Condé. « Il n’y a rien de nouveau en Guinée. Après tout ce que je vois sur les réseaux sociaux, c’est un problème continu. Monsieur Alpha Condé continue de s’entêter. Et comme toujours, depuis 10 ans, l’objectif, c’est toujours comment éliminer l’UFR. Quand on prend de l’argent, on donne par-là, on a des gens qui arrivent par centaine. Donc, honnêtement, nous ne nous sentons pas concernés par tout cela. Et, ce que je peux vous dire, c’est qu’avec le FNDC, nous continuons le combat contre le 3èm mandat et contre le fait qu’Alpha Condé puisse s’installer pour la vie. Ça, il n’en est pas question. Notre décision est là, on ne l’a pas changée », a-t-il lancé, avant d’annoncer une réunion du conseil politique de son parti sur la situation actuelle de la Guinée.

Interrogé sur sa participation ou non à l’élection présidentielle du 18 octobre, Sidya Touré a dit s’inscrire dans la logique du combat du FNDC. « Dans le cadre du FNDC, on a dit que nous ne participions pas. Nous ne voulons pas d’un 3èm mandat. Nous refusons la modification constitutionnelle. Nous ne reconnaissons pas l’Assemblée nationale (…). Vous voyez l’état de nos routes, vous voyez les ordures partout. Le combat, ce n’est pas un combat personnel. Je n’ai rien contre personne. Il y a que nous avons passé 10 ans ici, avec un régime le plus incompétent que je n’ai jamais vu. Le système de santé est déliquescent, il n’y a pas de routes, je me demande même comment la campagne va se passer cette année. Nous, nous ne croyons pas à ces élections ; ce à quoi nous croyons, c’est la dissolution de l’Assemblée nationale ; et, le fait qu’on ait dit qu’on a voté une constitution ; et, après, quelqu’un a pris un crayon et une gomme pour modifier des articles et publier son nouveau texte. Ce n’est plus un Etat. Donc, ces élections, il n’y a pas d’enjeux. Si Alpha est là, il fera comme il l’a fait avec sa constitution, c’est-à-dire pour se déclarer vainqueur d’une élection qui n’a pas eu lieu. Les élections, c’est d’abord le consensus autour d’un certain nombre de trucs essentiels. Les choses ont été bafouées par la préparation de ces élections. Vous avez le fichier électoral, ces gens pour 12 millions d’habitants, ils ont commencé avec 11 300 000 électeurs. Après, ils sont descendus à 8 000 000 électeurs ; puis, ils sont descendus à 7000 300 électeurs. Quand nous, nous avons dit que nous ne pouvons pas aller à ces élections parce qu’il y a 2 000 000 électeurs fictifs, on nous a mis à l’écart. Il a fallu que l’OIF se lève pour nous appuyer. On dit bon, on va appeler 3 experts de la CEDEAO qui vont venir nous aider à extirper les 2 000 000 électeurs. On dit d’accord on va aller, on dit non ! Donc, nous sommes sur la même voie encore », a dénoncé le président de l’UFR, la troisième force politique de la République.

Interpellé sur le coup d’Etat militaire intervenu le mardi dernier au Mali voisin et la candidature à un 3ème mandat du président ivoirien, Alassane Ouattara, le leader de l’UFR n’a pas fait trop de commentaires. « Ibrahim Boubacar Keïta est un ami personnel. Donc, je déplore cela. Je pense que les maliens ont les solutions aux problèmes auxquels ils sont confrontés. Je suis bien désolé. Je pense que ce n’est pas la Guinée. En Côte d’Ivoire aussi, c’est la même chose. Mais, bon, c’est la Côte d’Ivoire et le Mali. Nous, nous sommes en Guinée », a-t-il lance.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

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