Du CNC à la HAC : le come-back de Boubacar Yacine Diallo

Boubacar Yacine Diallo, nouveau président de la Haute Autorité de la Communication

15 ans après sa première nomination à la tête du Conseil national de la communication (CNC), devenue Haute autorité de la communication (HAC), Boubacar Yacine Diallo revient dans les mêmes fonctions. Ce journaliste de carrière remplace ainsi celle qui est désormais l’ancienne présidente de la HAC. Martine Condé, dont il s’agit, a dirigé cette institution depuis l’avènement d’Alpha Condé au pouvoir, il y a dix ans.

Après une décennie, durant laquelle la HAC a plus suspendu que défendu les journalistes, le retour de Boubacar Yacine Diallo suscite beaucoup d’espoirs dans la corporation. Le nouveau patron de la HAC s’est fait particulièrement remarquer dans la défense de tous les journalistes qui ont eu maille à partir avec la justice ces derniers temps. Journaliste, fondateur de médias, ancien président de l’Association guinéenne des éditeurs de la presse indépendante (AGEPI), puis de l’Union des Radios et de Télévisions Libres de Guinée (URTELGUI), Boubacar Yacine Diallo s’est toujours impliqué dans le dénouement heureux des ennuis de ses confrères.

Et, malgré son âge et son expérience, l’homme se confond avec journalistes et reporters lorsqu’il s’agit de l’organisation de certains événements, comme la synergie des radios privées. Un événement organisé lors des élections nationales. Sans complexe, Kotoo Yacine, comme on l’appelle, est un homme de terrain. Alors qu’à sa place, beaucoup seraient complexés de participer à certains événements où on trouve monsieur tout le monde, il côtoie même les stagiaires.

Yacine se considère avant tout comme un journaliste et non comme un ancien ministre de la communication ou encre DG de la RTG ou président du CNC. L’homme est au four et au moulin lorsqu’il s’agit de défendre sa chapelle : celle des médias. C’est pourquoi, sa nomination est accueillie avec beaucoup d’espoir par les journalistes guinéens. Lesquels sont confrontés à une situation particulièrement difficile ces derniers temps. La plupart d’entre eux ont été arrêtés, jugés, condamnés avant d’être jetés en prison à la maison centrale de Conakry où, justement, le nouveau président de la HAC a, lui aussi, séjourné pour les mêmes raisons.

Dans le meilleur des cas, certains ont été placés sous contrôle judiciaire. D’entrée encore ont fait l’objet de convocation et d’intimidation. Les journalistes ne se font pas d’illusion. Ils savent que la HAC est avant tout une institution de régulation et non de protection des journalistes. Mais ils espèrent qu’elle sortira de son silence de ces derniers temps pour jouer enfin et pour toujours le véritable rôle qui est le sien.

L’autre exception du nouveau président de la HAC est que cet homme est un véritablement intellectuel. Auteur de plusieurs ouvrages, Boubacar Yacine Diallo est par ailleurs l’administrateur général de la radio Horizon FM. L’autre exception de l’homme, il est l’un des rares cadres de notre pays à avoir démissionné de son poste. En l’occurrence celui du Directeur Général de la RTG à un moment où il y avait qu’un seul précédent.

A noter que ce journaliste, qui a commencé sa carrière au début des années 80, a pesé de tout son poids pour obtenir du général Lansana Conté la libéralisation des ondes. C’est après l’accord du chef de l’Etat pour cette libéralisation qu’il donnera le sien pour être à la tête du CNC. M. Diallo a aussi inspiré plus d’un journaliste de la jeune génération. Avec notamment le fameux dossier d’investigation concernant les déchets toxiques qui fit connaître le jeune journaliste à toute la Guinée.

Habib Yembering Diallo pour guineematin.com

Téléphone : 664 27 27 47

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