L’Achoura 2020, marquant l’anniversaire de l’assassinat l’imam Al Hussein, du nom du petit-fils du prophète de l’Islam, a été commémoré à la grande mosquée de la Cimenterie, dans la préfecture de Dubréka, le samedi dernier, 29 août 2020. La cérémonie, initiée par l’Association Ahloul Baït de Guinée, a eu lieu dans le strict respect des gestes barrières pour éviter la propagation du coronavirus, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Dans son intervention, Elhadj Abdoul Rahim Diallo, membre de l’association Ahloul Baït, a rappelé le contexte de l’assassinat de l’imam Hussein à Karbala, dans l’actuel Irak. « L’Achoura, c’est la commémoration de l’anniversaire de l’assassinat du petit fils du prophète Mahomet (PSL) et sur sa famille en la personne de l’Imam Al Hussein. Un assassinat qui a eu lieu au 10è jour de muharram de l’an 61 de l’Hégire. Cet assassinat a été perpétré par des musulmans ou en tous cas, des personnes qui reconnaissent l’unicité de Dieu et la prophétie de Mahomet Ibn Abdoulaye (PSL) et sur sa famille. Ce sont des gens qui étaient d’obédience Omeyades qui ont organisé cela et ça, ça a commencé depuis le décès du prophète quant à la succession…. Ce sont les habitants de l’Irak qui ont envoyé de nombreuses lettres. Ainsi, l’imam Al Hussein s’est déplacé de Médine pour se rendre à la Mecque. Puis, il s’est dirigé vers l’Irak. C’est en ce moment qu’il a été retenu à un certain endroit désertique près de 100 km de Damas, la capitale de la Syrie. Pendant les 10 jours du mois de Muharram, il a été bloqué là, retenu à cet endroit et en définitive, dans un combat singulier, lui il n’était accompagné que de 72 personnes, alors que l’armée adversaire comptait près de 4 mille combattants seulement contre lui. Donc, ces gens là l’ont tué et ont coupé sa tête. Après, ils ont mis sur une lance sa tête et l’ont transportée en Irak. Donc, c’est pour commémorer cet événement que l’Achoura est déclaré jour de deuil et non jour de fête comme le prétendent d’autres musulmans », a laissé entendre le sage.
Par ailleurs, Elhadj Abdoul Rahim Diallo a expliqué ce qui doit être fait par rapport à cette commémoration d’Achoura surtout que le coronavirus est présent en Guinée. « Du 1er au 9ème jour, on raconte l’événement de Karbala et le 10è jour, c’est un prêche qui devait être lu, c’est-à-dire les circonstances réelles dans lesquelles l’imam a été assassiné et comment le reste de la famille a été traité. Mais puisque cette année, il y a le Covid-19, c’est un repas qui sera offert aux musulmans. Une lecture du saint Coran est faite aussi chaque fois qu’on commémore cette journée. On considère que l’Achoura, c’est la fête de la nouvelle année. Effectivement, il y a eu la nouvelle année. Depuis le 1er jour de Muharram, c’est la nouvelle année hégirienne qui entre, c’est-à-dire l’année 1442. On était en 1441 jusqu’au dernier jour de Julhidja. Avec la nouvelle année, nous avons tous appris qu’il faut d’abord manger ce jour là jusqu’à être remis, même si vous n’avez pas de quoi manger, il ne vous est pas interdit de voler. Il faut aussi se laver très tôt parce c’est une nouvelle eau qui se trouve dans les rivières et dans les puits. On nous a appris tout ça. Mais en réalité tout ça, c’est pour cacher l’événement triste de l’assassinat de l’Imâm Hussein. Si c’est pour raffermir les liens d’amitié et de fraternité pour le nouvel an, oui. Mais le nouvel an entre le premier et non le 10ème jour… »
L’occasion a été mise à profit par Elhadj Abdoul Rahim Diallo pour inviter à la fraternité et au respect des gestes barrières. « En principe le jour de l’achoura, on ne doit pas se réjouir, ni rire aux éclats. On doit porter des habits sombres pour marquer le deuil. C’est toutes mes condoléances que j’adresse à tous les musulmans. Le coronavirus est une pandémie qui n’a épargné personne, que ça soit musulman ou non musulman. Ce que j’ai à lancer comme message, tant que les mesures barrières édictées par les autorités sanitaires nous aident, il faut se laver régulièrement les mains, porter les masques, respecter la distanciation sociale, éviter de se serrer les mains et éviter de réunir un grand nombre de personnes. C’est pourquoi d’ailleurs nous n’avons pas réuni ici beaucoup de personnes aujourd’hui. Par ailleurs, les musulmans doivent savoir la réalité de l’islam. L’islam c’est la soumission, c’est l’amour du prochain, c’est la recommandation du bien, c’est l’interdiction du mal. C’est à cela que je convié les gens. Ils doivent recommander le bien, resserrer les liens de parenté et d’amitié surtout à l’occasion de la commémoration de cet événement tragique de Karbala où l’imam Al Hussein a été assassiné. »
Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com
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