Antoine Béavogui, le leader du mouvement de protestation contre le mauvais état des routes à Macenta est introuvable depuis hier, jeudi 4 septembre 2020. Selon ses proches, il aurait été arrêté par les forces de l’ordre et conduit à N’Zérékoré, rapporte le correspondant de Guineematin.com sur place.
Après deux premières manifestations pacifiques, le mouvement de protestation des jeunes de Macenta, qui dénoncent le mauvais état de leurs routes, a dégénéré ce jeudi. Dispersée par les forces de l’ordre, la manifestation s’est transformée en scènes de violences. La gendarmerie de la ville a été attaquée et saccagée par des jeunes en colère. Après ces violences, le meneur du mouvement, Antoine Béavogui, aurait été enlevé par des agents des forces de l’ordre et conduit à N’Zérékoré.
« Hier, après la manifestation, nous sommes tous rentrés à la maison. Quand Antoine est arrivé chez lui, il a fait sa toilette, il a reçu un appel de quelqu’un, dont on ne connait pas l’identité, qui lui a demandé d’aller le voir. Peu après son départ, je l’ai appelé au téléphone. Lorsqu’il a décroché, j’ai entendu du bruit, comme si on le pourchassait. Après, son numéro ne passait plus. C’est aujourd’hui que quelqu’un m’a appelé pour me dire qu’il a été arrêté par les services de sécurité et qu’on l’a emmené à N’Zérékoré », a indiqué Vanga Guilavogui, l’un des protestataires.
Choqués par la disparition de leur leader, de nombreux jeunes se sont rendus ce vendredi au domicile du patriarche de Macenta. Ils sollicitent l’implication de l’autorité morale de la ville pour que leur ami recouvre rapidement sa liberté. A défaut, ils promettent de se faire entendre à nouveau dans la rue. « Au moment où je vous parle, nous sommes chez le patriarche. Si monsieur Antoine Béavogui n’est pas libéré à l’immédiat, ça sera l’objet d’une autre manifestation. Parce que nous défendons la cause de Macenta », ajoute Vanga Guilavogui.
De N’Zérékoré, Foromo Gbouo LAMAH pour Guineematin.com
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