Réouverture des mosquées en Guinée : la joie des fidèles à la mosquée de Kipé

Elhadj Mohamed Aly Soumah, imam ratib de Kipé

Comme annoncé précédemment, après plus de cinq mois de fermeture à cause du coronavirus, les mosquées ont officiellement rouvert leurs portes aux fidèles musulmans ce vendredi, 4 septembre 2020, en Guinée. Cette réouverture -conditionnée par le respect des mesures barrières- a eu lieu dans une grande joie à la moquée centrale de Kipé, dans la commune de Ratoma.

Déjà, à partir de 12 heures, les fidèles avaient commencé à rallier cette maison de Dieu. Mais, compte tenu de l’impressionnant nombre de fidèles qui y a été enregistré pour cette première journée de prière collective, la distanciation sociale en a pris un sérieux coup. Egalement, certains fidèles étaient dépourvu de masques, tandis que d’autres avaient du mal à porter correctement les leurs, a constaté un reporter de Guineematin.com qui a prié sur place.

Ils ont été nombreux, les fidèles musulmans de Kipé et de certains quartiers périphériques à rallier ce vendredi l’enceinte de la mosquée centrale de Kipé Dadya. Sur les visages, on pouvait facilement lire la joie des retrouvailles et l’opportunité d’effectuer cette grande prière collective et hebdomadaire. La seule fausse note a été la négligence observée dans l’application et le respect des mesures-barrières sanitaires. Le lavage des mains et la distanciation sociale ont été foulés au sol. Egalement, le port de masque a été banalisé par certains. Mais, cette situation, bien que déplorable, n’a en rien entamé l’enthousiasme des fidèles.

Débordante de joie et d’émotion, Hadja Aminata Diallo, une citoyenne de Koporo, n’a pas pu retenir ses larmes quand elle a entendu les premiers mots de l’imam qui a officié cette grande prière.

« J’ai eu tout le plaisir aujourd’hui de revenir à la mosquée pour la prière de vendredi. Quand l’imam a dit : Assalam Moualekoum, avec l’émotion, j’ai fondu en larmes. Dieu seul m’est témoin. Vraiment, si cela pouvait continuer, ça allait être un plaisir pour moi, ainsi que pour tous les bons musulmans. Je crois que chez nous les femmes, les gens ont respecté certaines mesures comme le port de masque et un peu la distanciation. Parce qu’on ne se serrait pas entre nous là-bas. Sauf, qu’en entrant, je n’ai pas été flashée, je n’ai pas remarqué les dispositifs de lavage de mains. Mais, comme moi je suis venue avec mon bactigel, c’est ce qui m’a aidé », a expliqué cette mère de famille.

Aboubacar Camara, fonctionnaire en service à la mairie de Ratoma

La joie était aussi au rendez chez Aboubacar Camara, un fonctionnaire en service à la mairie de Ratoma. « Vraiment, nous sommes très contents suite à cette reprise. Je suis très à l’aise. En tant que musulman, si on arrive à prier les vendredis et les autres heures de prière à la mosquée, cela nous va droit au cœur. À Kipé, aujourd’hui, les mesures étaient quasiment respectées. Presque tout le monde est venu avec sa bavette. Ces mesures n’étaient pas parfaites. Par exemple, on n’a pas été flashé ; mais, on a quand même lavé nos mains. La distanciation sociale n’était pas aussi respectée. Mais, je crois que cela viendra avec le temps », a indiqué Aboubacar Camara.

Chez Elhadj Mohamed Aly Soumah, l’imam ratib de la mosquée centrale de Kipé, cette réouverture des mosquées est comme une fête.

Elhadj Mohamed Aly Soumah, imam ratib de Kipé

« En tant que leader religieux, je suis très content de cette réouverture définitive des mosquées. Je crois que s’il y a eu fermeture, c’est que c’est Dieu qui l’a voulu. Si Dieu n’avait pas voulu, je pense qu’on n’allait pas fermer les mosquées. Je ne dirai pas que cette ouverture dépend de quelqu’un, même s’il y a eu des facteurs déclencheurs. C’est Dieu qui a aussi créé ces situations pour qu’il y ait cette réouverture. Comme je l’ai dit dans mon sermon, ce jour de vendredi est pour moi comme un jour de fête. Tellement qu’on est content et satisfait. Parce que quand on perd un seul vendredi, tu ne vas jamais rattraper ça, même si tu as cent ans au monde. Imaginez, on a perdu combien de vendredis dans cette situation désastreuse ? Mais, comme c’est dans la mosquée qu’on peut demander pardon à Dieu et c’est à la mosquée qu’on peut sensibiliser les fidèles. Quand Dieu est fâché contre nous, c’est chez lui l’endroit le plus approprié pour lui demander pardon », a rappelé Elhadj Mohamed Aly Soumah après avoir dirigé cette importante prière.

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27

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