Présidentielle du 18 octobre : Kaly Diallo demande le report du scrutin

Mamadou Kaly Diallo, chargé des relations du Programme Démocratique Sans Violence
Mamadou Kaly Diallo, chargé des relations du Programme Démocratique Sans Violence

Dans six semaines, les Guinées sont appelés aux urnes pour élire leur président. Mais cette élection suscite des tensions dans le pays, en raison de la décision du chef de l’Etat sortant, Alpha Condé, de briguer un troisième mandat. Ce qui amène certains à redouter une nouvelle crise politique qui pourrait être lourde de conséquences. C’est pourquoi, l’activiste de la société civile, Mamadou Kaly Diallo, souhaite le report du scrutin pour régler d’abord certains préalables importants. Il l’a dit au cours d’un entretien qu’il a accordé à Guineematin.com récemment.

Le chargé des relations du Programme Démocratique Sans Violence, Baïonnette intelligente, ne veut pas voir la Guinée revivre la même situation que celle qui a caractérisé le double scrutin contesté du 22 mars dernier. Les élections législatives et le référendum constitutionnel avaient été émaillés de violences dans plusieurs localités du pays, faisant plusieurs morts, des blessés et des dégâts matériels importants. Et pour éviter la répétition d’une telle situation, il appelle à un dialogue entre les acteurs politiques pour permettre d’aller à une élection inclusive et apaisée.

« Aujourd’hui, l’une des exigences qui devrait être mise sur table, c’est de repousser la date des élections, réunir tous les acteurs et exiger un fichier propre permettant d’aller à des élections sans violence. C’est même honteux pour nous si on regarde le double scrutin controversé du 22 mars dernier. Il y a eu plus de 12 morts à Conakry sans compter les fosses communes à N’Zérékoré. Je pense qu’on peut épargner les Guinéens de ces violences gratuites qui sont nourries et entretenues par les autorités », préconise ce promoteur de la non-violence.

Jusqu’ici, la plupart des grands partis d’opposition entretiennent encore le flou quant à leur participation ou non à la présidentielle à venir. Mais pour ce défenseur des droits humains, les opposants doivent aller à l’élection et se donner les moyens de l’emporter afin de revenir à la constitution de 2010. « A mon avis, l’opposition doit participer avec une ferme volonté de gagner ce scrutin. D’autant plus qu’aujourd’hui vous avez vu qu’il y a une constitution illégitime qui est là malgré le fait que le parti au pouvoir ou le président a voulu vaille que vaille faire sauter le principe d’intangibilité constitutionnelle.

Je pense qu’il revient à cette opposition de conquérir ce pouvoir, de revenir sur la constitution du 10 mai 2010, qui constitue en soi une avancée en matière de démocratie. Parce que non seulement il y avait les principes d’intangibilité qui sont cimentés par l’article 154 ; mais aussi et surtout, il y avait la sacralisation de la vie humaine. Mais, je suis convaincu que si on veut aller à des élections apaisées, libres et transparentes, il faut d’abord prendre un décret de report des élections, réunir tous les acteurs sociopolitiques du pays autour de la table pour définir les contours de ces élections », insiste Kaly Diallo.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

Facebook Comments Box