Deux sections du RPG à Faranah s’énervent : « si le gouverneur veut nous fusiller, il va nous fusiller »

Alors qu’on s’achemine inexorablement vers la présidentielle du 18 octobre prochain en Guinée, le torchon brûle déjà entre certains militants du RPG à Faranah et leurs administrateurs locaux, notamment le gouverneur Mohamed Ismael Traoré. Ces militants de l’actuel parti au pouvoir en Guinée haussent le ton et accusent le gouverneur de la région de Faranah d’avoir refusé de « valider » leurs sections. Ils menacent de battre pour obtenir gain de cause ; et, cela, même s’ils seront « fusillés » par la première autorité administrative régionale de Faranah, a appris Guineematin.com à travers son correspondant basé dans cette préfecture de la Haute Guinée.

Selon nos informations, certains militants du RPG –qui menacent aujourd’hui d’en découdre avec le gouverneur Mohamed Ismael Traoré- sont réunis dans deux sections nouvellement créées. Et, ces deux sections auraient été mise sur pied avec la bénédiction du chef de l’Etat guinéen (champion historique du RPG) qui a instruit de « de ne pas laisser les militants de premières heures du parti au bord de la route ». Seulement, Faranah compte déjà 30 sections du RPG ; et, le gouverneur Mohamed Ismael Traoré n’est visiblement pas favorable à une section de plus dans sa juridiction. L’administrateur n’a pas encore donné aucune raison de son refus de reconnaître ces deux sections qui auraient pourtant été validées par d’autres instances du RPG ; mais, tout porte à croire qu’une affaire de sou (d’argent) serait derrière cette opposition. Car, une période électorale en Guinée est une occasion de se faire quelques sous. Et, qui pourrait être mieux placé que ceux qui sont dans les structures du parti au pouvoir et qui jouissent des faveurs et de la protection des administrateurs territoriaux ?

Ainsi, face au niet du gouverneur, ces deux nouvelles sections (dénommée section 1 et 2) ont choisi de sortir le grand jeu. Déjà, hier (lundi), les femmes de ces sections sont allées à la rencontre du gouverneur. Mais, à la place du gouverneur –qui aurait catégoriquement refusé de les recevoir- c’est le directeur de cabinet du gouvernorat et le commandant du bataillon autonome de Faranah qui ont accueilli ces femmes.

Très en colère, les femmes ont rebroussé chemin. Et, quelques heures plus tard, le Colonel Malick Diakité s’est rendu au siège historique du RPG (chez feu Bandjou Oulen, dit Fidèle) pour tenter de jouer la médiation et apaiser les cœurs des protestataires colériques. A la place des mots doux qu’il espérait avoir, le commandant du bataillon autonome de Faranah a été servi de menaces enrôlées dans un discours va-t-en-guerre, à charge pour lui de transmettre le message au gouverneur, Mohamed Ismael Traoré.

Papa Condé, secrétaire général des sections 1 et 2

« Les gens ont créé le clanisme dans notre parti ici. Ce que nous vous disons Colonel, on est fin prêt. On n’a pas eu peur hier et on n’aura pas peur aujourd’hui. On a combattu un homme au fusil pour imposer Alpha Condé. On sait ce qui s’est passé en 1993. Tu ne peux pas maltraiter quelqu’un hier en cherchant le pouvoir et continuer à le maltraiter aujourd’hui en son temps de pouvoir. On a accepté les 30 sections pour les autres, si tu veux le développement du parti sans intérêt personnel, pourquoi ne pas accepter les autres qui adhèrent au parti ? C’est le gouverneur qui a tout mélangé. Maintenant, de la manière dont il a tout mélangé, qu’il règle de la même manière. S’il ne règle pas, il nous verra sur son chemin. Levez-vous Colonel, nous vous considérons comme un fils de cette ville. Dites au gouverneur, s’il est prêt à nous fusiller, il va nous fusiller. S’il ne nous donne pas nos deux sections qui sont validées, il va nous fusiller », a martelé Papa Condé, le secrétaire général de ces deux nouvelles sections du RPG et porte-parole des femmes à cette rencontre.

De Faranah, Bangoura Mamadouba pour Guineematin.com

Tel : 620241513 / 660272707

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