C’est désormais officiel ! L’ancien parti au pouvoir, le Parti de l’Unité et du Progrès (PUP) du défunt Général Lansana Conté (qui a dirigé la Guinée entre le 3 avril 1984 et le 22 décembre 2008) ne participera à la prochaine élection présidentielle, prévue le 18 octobre prochain. L’annonce a été faite ce mardi, 8 septembre 2020, par Elhadj Fodé Bangoura, l’actuel président de cette formation politique. C’était en marge d’une réunion organisée au siège national du PUP à la Camayenne, dans la commune de Dixinn, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.
Par cette décision, le parti de l’unité et du progrès se range dans le cercle des formations politiques de l’opposition qui refuse de monter sur le ring de la présidentielle du 18 octobre prochain pour affronter Alpha Condé. Pour Elhadj Fodé Bangoura, son parti devrait normalement participer à tout scrutin en Guinée. Mais, par principe et compte tenu des conditions machiavéliques dans lesquelles la présidentielle de cette année est en train d’être organisée, le PUP s’interdit de batailler pour la conquête du fameux fauteuil présidentiel encore occupé par Alpha Condé.
« Le PUP devrait en principe prendre part à tout scrutin national revêtu d’un caractère légal et légitime. C’est à dire conforme à la constitution nationale en vigueur et au code électoral régissant et garantissant le mode électoral. Il en a les ressources humaines, matérielles et financières. Ainsi, le parti de l’unité et du progrès, fidèle à son devoir de mémoire autour duquel des légendes se sont bâties 28 ans durant, se voit dans l’obligation morale d’annoncer officiellement et publiquement les raisons fondamentales pour lesquelles il s’interdit systématiquement et de manière sans appel de s’associer à toute action initiée et mise en œuvre par le régime en place notamment sa participation au scrutin électoral du 18 octobre 2020 », a dit Elhadj Fodé Bangoura.
S’agissant des raisons cette décision de non participation à la « mascarade électorale » en vue dans le pays, le président du PUP a axé ses arguments autour de six points : « L’absence de dialogue politique inclusif ; le mépris des recommandations de la communauté internationale à conférer au processus électoral national guinéen plus de crédibilité parce que conforme au standards démocratiques ; la qualité actuelle du fichier électoral qui est sujet de contestation généralisées parce que non consensuel ; un code électoral révisé et taillé sur mesure ; le double scrutin référendaire et législatif du 22 mars 2020 avec ses conséquences actuelles sur le terrain ; la date des élections présidentielles a été fixée au 18 octobre 2020 sans aucune concertation dans le cadre d’un dialogue inclusif », a cité Elhadj Fodé Bangoura.
Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com
