Seul candidat recalé dans la course à la présidentielle du 18 octobre prochain, Dr Édouard Zoutomou Kpoghomou a réagi ce jeudi, 10 septembre 2020, à cette décision de la Cour constitutionnelle. L’opposant soutient que sa candidature a été invalidée tout simplement parce qu’il est gênant pour le président Alpha Condé, candidat à un troisième mandat, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Après avoir consulté ses avocats pour faire analyser l’arrêt invalidant sa candidature, le président du parti UDRP a animé un point de presse pour se prononcer officiellement sur le sujet. Il s’est dit d’abord surpris d’avoir appris la nouvelle par voie de presse. « Notre équipe était là hier en train de travailler sur le directoire de campagne, lorsque nous avons appris, par voie de presse, que ma candidature a été invalidée. Normalement, en pareilles circonstances, la notification d’invalidation doit d’abord venir au candidat ne serait-ce que par voix téléphonique ou par un autre canal. Mais, rien de tout ça n’a été fait. C’est par voie de presse et des réseaux sociaux que l’avons appris, comme tout le monde », a-t-il déploré.
Selon lui, c’est seulement ce jeudi que l’arrêt de la Cour constitutionnelle lui est parvenu. Il l’a soumis à ses avocats pour une analyse, mais ces derniers n’ont trouvé aucune motivation justifiant l’invalidation de sa candidature. « Je dois dire que c’est avec un sentiment de honte que moi, je constate qu’une juridiction de la taille et de l’envergure de la Cour constitutionnelle peut faire un document aussi banal que ce genre. On n’est pas avocat, mais les avocats que nous avons constitués nous disent qu’il n’y a aucune motivation qui explique pourquoi notre candidature doit être invalidée. Pourtant, normalement, quand on doit rendre un tel arrêt, on doit dire pourquoi une candidature a été invalidée », rappelle l’opposant.
Mais, même si la Cour n’a pas donné les raisons qui ont motivé sa décision, Dr Édouard Zoutomou Kpoghomou a déjà son idée là-dessus. Pour lui, il a été recalé uniquement parce qu’il dérange le pouvoir. « Ce qui est clair, c’est que notre candidature fait peur à Alpha Condé. Qu’on le veuille ou pas, c’est ça la vérité. Je ne me reproche de rien. On ne me reproche de rien. On ne m’a fait aucune notification qui atteste que je ne suis pas peut-être de nationalité guinéenne, que je suis malade ou quoi que ce soit. Par conséquent, pour nous, c’est une fuite en avant.
La raison principale de cette décision, c’est parce que cette fois-ci, toute la Guinée forestière est alignée dernière un candidat. Toutes les coordinations ont demandé à ce qu’on parle le même langage et que l’on présente un seul candidat. Cela, pour consolider l’électorat à la base. Nous l’avons donc fait, et je suis heureux de dire que ce choix était sur moi après toute une série de consultations. Malheureusement, l’arrêt de la Cour constitutionnelle n’a pas de recours. Et c’est en connaissance de cette possibilité que monsieur Alpha Condé a voulu simplement barrer certains candidats parce que ce sont des candidats gênants », a-t-il laissé entendre.
Le président de l’UDRP ne pourra pas participer à la présidentielle du 18 octobre, mais il annonce qu’il va continuer le combat pour empêcher le président sortant de s’octroyer un troisième mandat à la tête de la Guinée. « Si nous ne sommes pas dans la course, ça ne veut pas dire que nous allons nous asseoir et nous taire. C’est un tort qu’on nous a fait ; et ce tort, nous allons le dénoncer. Nous n’allons pas laisser monsieur Alpha Condé devenir président de la République après le 18 octobre 2020 ».
Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com
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