Interdiction de débat entre candidats à la présidentielle : « nous n’allons pas nous plier à cette décision »


Les médias privés sont interdits d’organiser des débats entre les candidats à la présidentielle du 18 octobre prochain. C’est la Haute Autorité de la Communication (HAC) qui a annoncé cette décision au cours d’une rencontre tenue hier, jeudi 17 septembre 2020, à son siège. Cette décision suscite des réactions au sein de la presse privée. Interrogé sur le sujet par Guineematin.com, Sékou Jamal Pendessa, rédacteur en chef du groupe Gangan (radio et télévision), dénonce une restriction de la liberté de la presse, et la liberté d’expression en général.

Sékou Jamal Pendessa, rédacteur en chef du groupe de presse Gangan

« C’est une première erreur. On ne peut pas penser à restreindre la liberté d’expression de façon générale, et la liberté de la presse en période de campagne. C’est vrai que c’est une période qui a ses spécificités ; mais nous journalistes, sommes suffisamment responsables pour savoir qu’est-ce qu’il faut faire pour passer à l’antenne ou pas. Mais, dire qu’on ne peut pas inviter deux leaders ou deux candidats dans une même émission, je pense que c’est une décision qui n’a pas de fondement juridique », a estimé le journaliste.

 

C’est pourquoi, ajoute notre confrère, que la rédaction du groupe Gangan n’est pas prête à se plier à cette décision de l’instance de régulation des médias en Guinée. « La seule chose qui nous empêchera d’organiser un débat entre deux ou plusieurs candidats, c’est quand les candidats eux-mêmes renoncent à notre offre. Peut-être qu’ils auront peur. Mais nous, nous n’hésiterons pas un seul instant d’organiser ce genre de débat.

 

D’ailleurs, il faut rappeler que le journaliste, en période de campagne, a la responsabilité d’aider l’électorat, les citoyens, à être éclairés sur les programmes des candidats et sur la personnalité même des candidats pour qu’ils puissent faire un choix bien réfléchi. Et, parmi les moyens par lesquels nous devons passer pour éclairer les citoyens, il y a les débats contradictoires. Ils viennent, ils confrontent deux programmes de gouvernance ou deux projets de société. Donc, c’est une restriction à laquelle nous ne comptons pas nous plier », a dit Sékou Jamal Pendessa.

 

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel: 620 58 9527/654 416 922   

 

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