Exploitation sauvage de l’or à Siguiri : le préfet appelle à chasser les burkinabés

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Accusés d’utiliser des pratiques très agressives pour exploiter l’or à Siguiri, les burkinabés qui vivent dans cette préfecture de Guinée sont menacés d’expulsion du territoire guinéen. L’ordre de chasser ces « Mossis (comme on les appelle sur place) » a été donnée le weekend dernier par la première autorité administrative préfectorale de Siguiri, à l’occasion d’un point de presse. Le Colonel Moussa Condé accuse ces burkinabés de destruction des terres et dégradation de l’environnement, rapporte un des correspondants de Guineematin.com dans la région de la Haute Guinée.

Devant les hommes de médias, réunis samedi dans la salle de conférence de la préfecture, le préfet de Siguiri a tapé du poing sur la table. Le Colonel Moussa Condé a annoncé que les burkinabés sont désormais persona non grata dans sa juridiction géopolitique. D’ailleurs, la première autorité administrative préfectorale de Siguiri menace même de sévir contre les présidents de districts qui hébergeraient un « Mossi » dans sa zone.

« A partir de maintenant, tous les présidents de districts doivent veiller sur les Mossis. Ces gens viennent détruire nos terres, ils dégradent notre environnement. Mais, je dis et répète, si jamais je prends un responsable local autorisant l’entrée des Mossis, tu auras à faire avec la loi et tu seras corrigé sévèrement. Parce qu’il y a deux ans maintenant que nous luttons contre ce fléau. Quand on les prend, on les débarque vers la frontière, c’est-à-dire à Kourémalé Mali », a dit le Colonel Moussa Condé.

Selon nos informations, les burkinabés qui exploitent l’or à Siguiri emploient couramment des produits dangereux pour la santé et l’environnement. Ils draguent les rivières et utilisent des produits cyanures dans les mines d’or et bien d’autres procédés pour atteindre leur objectif. Mais, ces pratiques néfastes pour l’environnement sont interdites par la direction préfectorale de l’environnement de Siguiri dans l’exploitation de l’or. Malheureusement, ces burkinabés ne se plient pas aux règles. Et, depuis trois ans maintenant, en complicité avec certains guinéens qu’ils parviennent à corrompre, ils jouent au chat et à souris avec les autorités administratives de cette préfecture aurifère.

Pour Elhadj Badamako Adama Keïta, le président du district de Kourémalé, les policiers et les gendarmes guinéens basés à la frontière avec le Mali en sont pour beaucoup dans cette affaire. Car, accuse ce responsable, ce sont ces agents qui laissent entrer les burkinabés en Guinée, en dépit des décisions leur interdisant ce territoire.

« Le problème des Mossis, c’est la gendarmerie et la police qui collaborent avec eux. Nous rapatrions souvent les Mossis, mais les gendarmes les accueillent. C’est marrant. Donc, même si toutes les dispositions seront prises contre les Mossis, la lutte ne serait jamais positive », a fait remarquer Elhadj Badamako Adama Keïta, joint au téléphone par Guineematin.com après la sortie musclée du préfet, le Colonel Moussa Condé.

A noter que plus de 95 Mossis ont déjà été expulsés la semaine dernière de la préfecture de Siguiri par les forces de défense et de sécurité basées dans cette préfecture de la Haute Guinée.

De Mandiana, Mamady Keïta pour Guineematin.com

Tel : 625 81 03 26

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