Fermeture des frontières avec le Mali : rupture du maïs en Guinée ! L’aviculture menacée


Comme annoncé précédemment, le marché guinéen connait actuellement une rupture d’approvisionnement en maïs. La rareté de cette denrée qui entre dans la fabrication des aliments de la volaille inquiète les acteurs du monde avicole guinéen puisque certains producteurs consomment jusqu’à 20 tonnes de maïs par jour. Désemparés, ces acteurs annoncent des pertes énormes et tirent la sonnette d’alarme.

Selon des informations confirmées à un reporter de Guineematin.com, malgré ses terres fertiles, la Guinée ne produit pas suffisamment de maïs pour répondre aux besoins de son marché intérieur. Et, pour satisfaire à la demande sans cesse croissante de son marché, notre pays a l’habitude de s’approvisionner à partir du Mali voisin. Mais, avec le coup d’Etat militaire qui a déposé le président Ibrahim Boubacar Keïta du Mali, la Guinée a fermé sa frontière avec ce pays frère. Malheureusement, cette fermeture de la frontière Guinéo-malienne est entrainée une rupture de la chaine d’approvisionnement de la Guinée en maïs. Et, cette rupture s’est inévitablement répercutée sur le secteur de l’aviculture guinéen. Aujourd’hui, les producteurs d’aliments de la volaille et les propriétaires de fermes avicoles guinéens sont désemparés. Alpha Oumar Barry dit Bassano, le président des fabricants d’aliments de volailles, demande l’aide du gouvernement.

Alpha Oumar Barry dit « Barry Bassano »

« D’habitude, à partir du mois d’août jusqu’en novembre, on rencontre des difficultés dans l’obtention de nos matières premières, notamment le maïs. Mais, cette année, c’est pire. Vous savez que le maïs est un aliment qu’on ne peut pas remplacer pour les volailles. Mais, avec cette fermeture de la frontière avec le Mali voisin, il est devenu une denrée rare en Guinée ; parce que notre pays n’en produit pas suffisamment. Cette rupture d’aliment entraine un grand bouleversement dans les différentes fermes du pays. Le gouvernement doit revoir cette situation en nous aidant à avoir au moins un magasin de stock de maïs. Là, ils vont nous financer pour au moins 10.000 tonnes devant servir pendant la période de soudure », a plaidé Alpha Oumar Barry.

Présentement, le prix du kilogramme de maïs a presque doublé sur le marché. Mais, la plus grande inquiétude, c’est la rupture du maïs sur le marché. « Aujourd’hui, nos pertes sont énormes. Chaque producteur perd énormément avec cette rareté qui entraîne une augmentation du prix du maïs sur le marché. Le kilogramme, qui se vendait à 2000 francs guinéens pendant les mois de décembre, janvier et février, se négocie aujourd’hui à 3200 GNF ; soit une différence de 1200 francs guinéens. Avec un million 200 mille francs par tonne, si vous utilisez 40 tonnes, cela vous fera 44 millions de francs guinéens. Il y a certains producteurs qui peuvent consommer jusqu’à 20 tonnes de maïs par jour. Même si vous calculez les 1 million 200 cent mille francs par jour, pendant les 4 mois de rupture, les pertes seront énormes. Depuis le début de la crise, beaucoup de fermes ont fermé. Près de 30% des fermes avaient été fermés l’année dernière par manque de nourriture pour les volailles. Avec cette crise, on ne sait pas combien fermeront cette année. Actuellement, les gens continuent à fermer et à revendre leurs poulets. Si l’Etat ne prend pas des dispositions, bientôt nos marchés seront en rupture de poulets et d’œufs », a prévenu Alpha Oumar Barry. 

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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