Comme annoncé précédemment, de nouvelles violences ont émaillé la campagne électorale hier, dimanche 4 octobre 2020, à Kankan. Des militants du RPG Arc-en-ciel ont attaqué le siège local de l’UFDG et le domicile d’un partisan de la formation politique. Il s’agit d’Abdoulaye Diallo, un habitant du quartier Heremakonon 2, dont la maison se trouve à quelques mètres de l’endroit choisi pour abriter le nouveau siège du principal parti d’opposition du pays.
Rencontré ce lundi par le correspondant de Guineematin.com à Kankan, la victime est revenue sur cette attaque, pointant un doigt accusateur sur Moussa Djan Condé, secrétaire général par intérim du syndicat des transporteurs de Kankan.
« J’étais à Bordeaux, dans une famille mortuaire, lorsque mon fils m’a appelé pour me dire que les gens de Moussa Djan ont attaqué ma maison. Je me suis directement dirigé chez le chef de quartier. Les femmes de ce dernier m’ont retenu là-bas pour ne pas qu’on me fasse du mal. Peu de temps après, mon fils m’a rappelé pour dire que la situation s’est aggravée parce que Moussa Djan a appelé du renfort encore. Ils sont venus prendre plus d’une dizaine de motos, des télévisions, des lits et armoires, mais aussi des machines à coudre. C’est ainsi que le fils du chef du quartier et le président de la jeunesse m’ont escorté jusqu’à chez moi.
Lorsqu’on est arrivés, les voisins nous ont demandé de faire rentrer tout le monde dans la cour et d’attacher les banderoles du RPG devant notre maison pour qu’on soit en sécurité. Nous avons fait cela et nous sommes repartis chez le chef de quartier. C’est étant encore là-bas que certains militants du RPG sont venus nous trouver pour nous dire qu’ils sont fatigués de calmer les leurs, et que des renforts sont en route encore pour venir chez moi. Ils ont demandé au chef de quartier de prendre ses responsabilités. Malheureusement, à mon retour à la maison, j’ai trouvé qu’ils ont tout emporté, absolument tout. Ils ont également frappé et blessé huit personnes », a témoigné le père de famille.
Abdoulaye Diallo regrette cette situation et invite les sages de Kankan à jouer leur partition pour mettre fin à ce genre de violences dans la ville. « Je demande à l’autorité morale, aux sages de Kankan, de jouer leur rôle. Les élections vont finir mais Kankan restera. Aujourd’hui, on ne parle plus du PDG et du PUP, donc l’affaire du RPG aussi finira un jour. Mais Kankan restera Kankan », a-t-il souligné.
Joint au téléphone, Moussa Djan Condé, le mis en cause dans cette affaire, n’a pas répondu à nos appels, malgré plusieurs tentatives. Par le passé, ce dernier et son groupe, composé majoritairement d’apprentis chauffeurs, ont été accusés de plusieurs attaques contre des opposants à Kankan, mais ils n’ont jamais été inquiétés. Des jeunes considérés comme étant des protégés du syndicaliste des transporteurs continuent d’ailleurs de sillonner la ville, à bord de minibus, pour arracher et déchirer toute banderole ou effigie de Cellou Dalein Diallo.
De Kankan, Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com