Le SLECG d’Aboubacar Soumah déçu du Pr Bano : « il ne peut absolument rien faire »

Aboubacar Soumah, secrétaire général du SLECG
Aboubacar Soumah, secrétaire général du SLECG

A l’image de nombreux autres acteurs du secteur éducatif guinéen, le SLECG dirigé par Aboubacar Soumah avait salué vivement la nomination du Pr Alpha Amadou Bano Barry à la tête du ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation. Mais la joie aura été de courte durée pour le Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée. Moins de quatre mois plus tard, l’organisation syndicale est complètement déçue du nouveau ministre, a appris Guineematin.com à travers un de ses journalistes. C’est son secrétaire général, Aboubacar Soumah, qui l’a annoncé à l’occasion d’une assemblée générale tenue le samedi, 3 octobre 2020, à Conakry.

« Nous avons tous appris et salué la nomination du camarade Pr Bano à la tête de notre département. Nous avons estimé, étant entendu qu’il était le président de la commission chargée de diagnostiquer les problèmes du système éducatif guinéen, que c’est un monsieur qui est venu déjà avec toutes les solutions pour donner au système éducatif guinéen le caractère qu’on a tant recherché. Mais aujourd’hui, le premier constat est amer. Nous sommes prêts à travailler et continuer à travailler avec lui, mais ce que nous constatons aujourd’hui ne nous enchante pas. Les premiers constats révèlent qu’il n’a pas la décision », a déclaré le syndicaliste.

A l’origine de cette déception, la gestion des examens nationaux, session 2020. Aboubacar Soumah dénonce l’exclusion de plusieurs membres du Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée de ce processus. « Le SLECG a été exclu. Puisque nous avons reçu des appels à travers tout le pays dans toutes les préfectures où certains de nos amis ont été mis à l’écart dans la surveillance et dans la correction au niveau du CEE, du Brevet et au niveau du Baccalauréat.

Puisque notre bureau exécutif national ne contrôle que le Baccalauréat, nous avons déposé une liste de tous les membres du bureau exécutif, mais ils n’ont pris que 5 parmi nous pour être délégués dans les centres. Les camarades que nous avons exclus ici, ce sont eux qui ont été tous pris comme délégués. C’est une leçon qu’il (le ministre de l’éducation) nous a donné. C’est pour dire qu’il n’est pas venu pour rétablir la justice. Parce que la justice, c’est de travailler avec le syndicat majoritaire. Mais ce n’est pas ce que le ministre nous a montré », a-t-il regretté.

Après « ce constat amer », le leader du SLECG se dit convaincu que le Pr Bano Barry ne pourra rien faire pour améliorer le système éducatif guinéen. Car, dit-il, le ministre est devenu un acteur politique. « Même s’il a une bonne politique, il ne peut pas l’appliquer parce qu’il est devenu politicien lui-même. Or, dans l’éducation, il ne doit pas y avoir de la politique. Dès que tu fais la politique, tu vas exclure les compétences, parce que tu ne travailleras qu’avec les militants. Et c’est ce qu’il est en train de faire aujourd’hui.

Nos camarades de Bonfi qui sont dans les classes de terminale, qui devaient corriger les copies des examens, ont été exclus et remplacés par des enseignants qui sont dans les classes de 11ème année, même au collège. Cela a été fait par Bérété, le Proviseur du lycée Bonfi. Nous leur avons remonté le nombre des intéressés, et le ministre a dit qu’il prend bonne note. Il a même dit qu’il va les remplacer. Mais Bérété a dit non, je suis du RPG, si vous les remplacer, vous allez tous perdre vos postes. Donc, nos camarades-là n’ont pu être rétablis dans leurs droits. C’est pour vous dire tout simplement que ce ministre ne peut absolument rien. Il ne pourra rien faire. Maintenant, il a le foulard du parti en train de battre campagne », déplore Aboubacar Soumah.

Le leader syndical annonce que le SLECG n’a pas renoncé et ne renoncera jamais à sa revendication relative à l’obtention d’un salaire mensuel par enseignant.

Mohamed Doré pour Guineematin.com

Tel : +224 622 07 93 59

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