C’est une décision qui, si elle se confirme, risque d’envenimer la situation déjà très tendue à la veille du scrutin du 18 octobre prochain. Selon Cellou Dalein Diallo, le président Alpha Condé exercerait une forte pression sur la CENI pour empêcher les partis en lice de disposer des PV issus de bureaux de vote.
Le président de l’UFDG et candidat de l’Alliance Nationale pour l’Alternance et la Démocratie à cette présidentielle, a fait cette révélation au cours d’une conférence de presse qu’il a animée hier, lundi 12 octobre 2020, à Mamou. L’opposant annonce d’ailleurs une réunion entre tous les partis d’opposition engagés dans ce processus électoral pour plancher sur cette question, rapporte l’envoyé spécial de Guineematin.com sur place.
« Il y a une réunion entre les partis candidats qui est prévue, parce qu’il faut je vous le dise : Alpha est en train d’exercer une forte pression sur la CENI pour que les candidats n’aient pas les copies des PV des bureaux de vote. Si vous prenez les violences enregistrées à Kankan, puis le refus de me permettre d’accéder à la préfecture hospitalière et vous prenez la décision qu’il veut faire prendre à la CENI pour que les gens ne puissent pas avoir une copie des PV, ça n’était jamais arrivé. C’est un droit prévu par le Code électoral.
Si vous n’avez pas la pièce essentielle pour contester ou pour savoir combien vous avez gagné sur l’ensemble du territoire ça veut dire qu’il prépare son hold-up. Les compétiteurs n’auront pas droit aux PV et il y a des violences qu’on crée en Haute Guinée peut-être pour ne pas permettre aux représentants des autres candidats d’être dans les bureaux de vote. C’est un ensemble de facteurs sur lesquels l’opposition va se retrouver pour pouvoir décider. Parce que c’est inacceptable qu’on dise que le candidat ne peut pas avoir de PV. Ça n’est jamais arrivé », a-t-il déclaré.
Pour appuyer ses propos, le principal adversaire d’Alpha Condé évoque le « refus » du président Alpha Condé d’associer les organisations internationales partenaires de la Guinée à ce processus électoral. « Alpha a exclu l’OIF, l’UE et les Nations-Unies du processus électoral. Or, ces trois organisations, depuis 2010, ont toujours accompagné notre pays dans l’organisation des élections. Vous allez me poser la question pourquoi ?
Parce qu’il veut commettre un crime sans témoins. Ces organisations disposent de l’expertise, de financement, et sont prêtes à envoyer des missions d’observation. Mais, Alpha ne veut pas, sous prétexte que la Guinée est mûre, elle est indépendante depuis plus de 60 ans, aussi bien pour l’audit du fichier électoral que le financement. Il prépare son hold-up », insiste Cellou Dalein Diallo.
De Mamou, Alpha Assia Baldé, envoyé spécial de Guineematin.com
Tél : 622 68 00 41
