Présidentielle du 18 octobre : l’UFDG dénonce un hold-up électoral en préparation

Aliou Condé, vice-président et secrétaire général de l'UFDG
Aliou Condé, vice-président et secrétaire général de l’UFDG

Pour l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), l’un des 12 partis en lice pour la présidentielle du 18 octobre prochain, tout est mis en œuvre pour ne pas que cette élection soit transparente. Le principal parti d’opposition du pays accuse le pouvoir, en complicité avec la CENI, de préparer un véritable hold-up électoral pour permettre la réélection du président Alpha Condé. C’est Aliou Condé, vice-président et secrétaire général de la formation politique, qui l’a annoncé au cours d’une conférence de presse hier, mardi 13 octobre 2020.

 

Le premier problème évoqué par l’opposant, c’est l’augmentation considérable du nombre d’électeurs dans la région de Kankan, qui compte à elle seule, 22% de l’électorat guinéen. Une situation inexplicable pour lui, qui rappelle que la capitale guinéenne, Conakry, a toujours été la zone la plus peuplée du pays, et donc celle qui a le plus grand nombre d’électeurs. En plus de cela, il dénonce « le refus » de la CENI d’afficher les listes électorales pour permettre à chaque électeur de s’assurer que son nom figure sur le fichier.

 

« Il y a des choses qui sont prévues dans le code électoral, comme l’affichage des listes électorales avant l’émission des cartes d’électeurs. Ça n’a pas été fait. La CENI a volontairement violé cette disposition du code électoral et aussi une disposition de la CEDEAO, qui dit que le citoyen a le droit de vérifier d’abord son inscription. Vous avez tous suivi ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire : c’est quand les listes électorales ont été affichées que Laurent Gbagbo et Guillaume Soro ont su qu’ils n’étaient sur le fichier.

 

Maintenant nous aussi, on ne sait pas si on est sur le fichier, parce qu’il y a beaucoup de citoyens qui disent qu’ils n’ont pas reçu leurs cartes d’électeurs. La CENI a annoncé récemment qu’on allait afficher les listes électorales, mais il semble qu’il y a beaucoup de quartiers où ces listes ne sont pas encore affichées. Ceux qui n’ont pas leurs cartes d’électeurs ne savent même pas s’ils existent ou pas sur le fichier », a dit Aliou Condé.

 

Ce haut responsable de l’UFDG fustige également la façon dont la distribution des cartes d’électeurs est en train de se faire. Il relève une véritable magouille autour de cette opération, qui empêche beaucoup d’électeurs de rentrer en possession de leurs cartes. « Hier, la CENI nous parlait d’un taux qui va de 81 à 95 % de distribution. Mais qu’est-ce qu’on a constaté ? Les cartes qui ont été cachées, et ceux qui étaient chargés de les distribuer ont émargé au nom des propriétaires des cartes.

 

Quand vous venez, on vous dit que vous avez retiré votre carte, alors que vous ne l’avez pas fait et votre carte n’est plus là, on a fait comme si vous avez pris votre carte. La CENI est en train de brandir partout qu’elle a un taux élevé de distribution des cartes, alors que dans beaucoup de quartiers les citoyens sont en train de se plaindre qu’ils n’ont pas reçu leurs cartes d’électeurs. Et, la palme revient à Manéah (Coyah), où dans 14 quartiers, les citoyens n’ont presque pas reçu leurs cartes », a fait savoir Aliou Condé, qui dénonce « des anomalies volontaires qui s’inscrivent dans le cadre du hold-up électoral préparé ».

Par ailleurs, l’opposant se dit préoccupé par le manque de volonté de la CENI de permettre aux partis en lice d’avoir des copies des PV des bureaux de vote. « Nous avons demandé à la CENI de nous donner des documents lisibles et qui sont validés par la Cour constitutionnelle. Les représentants de 9 candidats et la CENI se sont retrouvés dans une réunion autour de cette question, et la CENI nous a dit qu’elle réfléchit à ça. Mais jusqu’à présent, après plusieurs discussions, nous n’avons pas obtenu gain de cause.

 

Un commissaire nous a dit que la CENI elle-même est divisée sur la question. Si donc jusqu’à présent ces documents ne sont pas obtenus, c’est-à-dire les fiches des résultats, ça veut dire qu’il n’y pas de PV pour les candidats. Malheureusement pour la CENI, il y a eu fuite à Siguiri, où un responsable de la CEPI a dit au cours de la formation des membres des bureaux de vote, que la CENI leur a donné des instructions de ne pas donner de copies des PV aux candidats lors de ces élections », a dit le secrétaire général de l’UFDG.

Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com

Tél. : 622919225

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