Des commerces pillés à FoulaMadina : les forces de l’ordre accusées d’être complices de ces violences

Ousmane Soumah, propriétaire de certaines boutiques vandalisées

Plusieurs boutiques et magasins ont été vandalisés et pillés à Foula Madina lors des violences qui ont secoué la Guinée au lendemain de la présidentielle du 18 octobre 2020. Des victimes interrogées par un reporter de Guineematin.com hier, lundi 02 novembre 2020, déplorent d’importantes pertes subies et accusent les forces de l’ordre d’avoir favorisé ces violences.

En Guinée, les jours qui ont suivi le scrutin présidentiel du 18 octobre 2020, ont laissé de très mauvais souvenir à de nombreux commerçants, qui ont perdu leurs marchandises suite aux violences qui ont éclaté entre militants du pouvoir et du principal parti d’opposition du pays, dont le leader s’est autoproclamé vainqueur de cette élection. A Foula Madina, un secteur du quartier Yattayah, dans la commune de Ratoma, des magasins, boutiques, restaurants, salons de coiffure, ateliers et dibiteries, ont été vandalisés et pillés. Une situation que déplore Mohamed Condé, vendeur de matériels électriques, l’une des victimes.

Mohamed Condé, victime de pillage à Foula Madina

« C’est quand la publication des résultats partiels a commencé que des jeunes ont commencé à nous attaquer ici. Le premier jour, c’était le mercredi. On a fermé nos boutiques ce jour. La deuxième attaque a eu lieu le lendemain, jeudi. Les manifestants avaient des armes blanches, donc on était obligés de quitter encore les lieux. C’est suite à cela qu’ils sont venus s’attaquer à nos magasins. Ils ont fait sortir toutes mes marchandises et les ont emportées. Quand j’ai fait mes calculs, j’ai trouvé que j’ai subi une perte de 15 millions de francs guinéens », a-t-il confié, avant d’appeler à l’aide pour pouvoir se relever.

« Ce que je demande, c’est de l’aide, parce que je ne suis qu’un jeune débrouillard et j’ai une famille à nourrir. Même la porte de mon magasin a été emportée par des pilleurs. Ce sont mes efforts de plusieurs années qui sont partis dans la banalité comme ça. Je demande aussi à la population guinéenne d’arrêter les violences parce que ça n’arrange personne », lance Mohamed Condé.

 

Assis devant son magasin, complètement vidé de son contenu, cette autre victime est désemparée. Mamadou Alpha Sidibé dit avoir perdu une valeur de 10 millions de francs. « Ce magasin n’est pas pour moi seul. Je le louais avec mes frères, Baïlo Diallo et Boubacar Sacko. Dans le magasin, il y avait beaucoup de matelas appartenant à Baïlo, il y avait 32 criques, 10 clés de roues, 2 machines qui coupent les bois, des amortisseurs pour les voitures. Il y avait presque un peu de tout. La dame qui est la propriétaire de ce magasin avait aussi des tôles ici.

 

Par peur, on avait fait venir un camion pour transférer les marchandises à la maison. Mais, lorsque les manifestants sont arrivés avec des cailloux pour jeter sur nous, le chauffeur du camion a dit qu’il ne peut pas rester ici pour ne que son camion soit incendié, donc il est parti. C’est pourquoi les marchandises ont été emportées par nos agresseurs. J’ai perdu une valeur de 10 millions de francs guinéens », a dit ce commerçant.

Ousmane Soumah, propriétaire de certaines boutiques vandalisées

Ousmane Soumah, propriétaire de certaines boutiques vandalisées, pointe du doigt la responsabilité de certains agents des forces de l’ordre. Selon ce citoyen, ce sont eux qui ont facilité la tâche aux pilleurs. « Après l’auto-proclamation du leader de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo, comme vainqueur de la présidentielle du 18 octobre, on a constaté des violences dans notre quartier. Dans la soirée du mardi, des jeunes sont sortis pour barricader les routes et brûler des pneus.

 

C’est suit à cela que les forces de l’ordre sont venus intervenir pour les disperser. Le lendemain, mercredi, les mêmes protestations ont repris. Quand je suis rentré à la maison, j’ai constaté qu’ils ont défoncé notre domicile et plusieurs boutiques. C’est des manifestants sous la complicité de certains agents de sécurité qui ont vandalisé et pillé les boutiques. Depuis lors, rien ne bouge. L’impact est vraiment négatif », a-t-il regretté.

Mamadou Alpha Sidibé, victime de pillage à Foula Madina

Mohamed DORE pour Guineematin.com

Tel : +224 622 07 93 59

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