Interdiction de la vente du carburant sur le marché noir : une décision qui passe mal à Labé

La décision du gouvernement guinéen de réactiver l’interdiction de la vente du carburant sur le marché parallèle est mal accueillie à Labé. La plupart des habitants de cette ville désapprouvent cette mesure qu’ils jugent très mauvaise, rapporte le correspondant de Guineematin.com sur place.

Mamadou Mouctar Diallo a été désagréablement surpris d’apprendre l’interdiction de la vente du carburant dans les bidons et bouteilles. Ce citoyen, qui pratique cette activité, estime que cette décision aura des effets néfastes sur les acteurs du marché noir mais aussi sur les détenteurs de motos.

« Je ne suis pas d’accord avec cette décision. Sachant qu’il y a certains quartiers qui sont un peu éloignés du centre-ville, si le gouvernement décide d’interdire la vente du carburant au bord de la route, cela ne va pas en faveur des citoyens de ces quartiers.

Parce qu’eux, ils s’approvisionnent en carburant au marché noir. Il ne faut pas oublier aussi les sous-préfectures qui n’ont pas de station-service. Et nous, c’est à travers ce petit commerce qu’on parvient à nourrir nos familles. Donc, ça va être très difficile non seulement pour nous les vendeurs, mais aussi pour nos clients », soutient-t-il.

Chez les conducteurs de taxis motos également, cette décision n’est pas le bienvenu. Pour Boubacar Diallo, le gouvernement devait réglementer le secteur au lieu d’interdire carrément la vente du carburant sur le marché noir. « Dire aux vendeurs de carburant au marché noir d’arrêter leurs activités, cela n’arrangera pas les conducteurs de taxis motos que nous sommes.

Parce qu’en cours de route, je peux tomber en panne de carburant ; et s’il n’y a pas une station-service à côté, ça ne va pas être facile pour moi. Au lieu d’interdire cette vente, le gouvernement devait plutôt réglementer le secteur », a dit ce conducteur de taxis motos.

A noter que cette interdiction n’est pas respectée pour le moment à Labé. Interrogé sur le sujet, le directeur régional de la sûreté, Moriba Théa, a laissé entendre que son service n’a reçu aucune notification de sa hiérarchie relative à l’application de cette mesure.

De Labé, Alpha Boubacar Diallo pour Guineematin.com

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