Mauvais état de la route Conteneur-Simabossia : « nos pneus explosent, les amortisseurs se cassent… » (chauffeurs)

Sékouba Oularé, chauffeur de taxi et chef de la ligne Conteneur-Simabossia

Depuis quelques années, la route qui relie le « carrefour conteneur » au quartier Simabossia (dans la commune de Ratoma) est un véritable calvaire pour les conducteurs de taxi qui s’y aventure. Et, en cette saison pluvieuse, c’est une descente aux enfers pour les usagers de ce tronçon. Les flaques d’eau parsemées sur cette route boueuse rendent la circulation extrêmement difficile. Et, sur place, les pannes de véhicules y sont fréquentes, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Il suffit de faire un tour ce tronçon pour se rendre compte de la souffrance des usagers. La route Conteneur-Simabossia est aujourd’hui quasiment impraticable. Avec une chaussée recouverte de boue et ornée de trous béant, cette route ressemble à une piste rurale en manque de réhabilitation. Rouler sur ce tronçon est un défi de tous les jours pour les chauffeurs de taxi ; car, les crevaisons de pneus sont y récurrentes.

Sékouba Oularé, chauffeur de taxi et chef de la ligne Conteneur-Simabossia

« La première difficulté c’est que la route est complètement gâtée. Et, l’hivernage, c’est notre pire moment de travail. C’est en cette période que beaucoup de nos pneus se gâtent et explosent. Les amortisseurs aussi se cassent. Si la route est bonne, je peux dire que le pneu peut faire presqu’une année. Mais actuellement avec l’état de la route, c’est au 30ème ou au 40ème jour que nos pneus se gâtent. Alors que les pneus 13 se revendent aujourd’hui à 110 000 francs guinéens.

Deuxièmement, les passagers se plaignent. Quand la voiture balance trop sur les mauvaises parties de la route, ils disent qu’il y a nos bagages ou bien tu ne peux pas conduire. La route est vraiment difficile à pratiquer. Actuellement c’est difficile d’avoir les passagers. Les gens préfèrent emprunter les motos que les voitures. Aujourd’hui, même avoir 50 milles par jour c’est difficile », a expliqué Sékouba Oularé, chauffeur de taxi et chef de la ligne Conteneur-Simabossia.

Abdoulaye Sylla, chauffeur de taxi

Sur cette route de pénitence, Abdoulaye Sylla dit avoir fait le taxi pendant six ans. Et, à cause de la dégradation de la chaussée et les interminables secousses des véhicules qui serpentent entre les trous, il se méfie de prendre certains bagages dans son véhicule.

« Je peux dire que la route est dégradée il y a de cela 3 ans. Ça nous créé assez de difficultés. A cause du mauvais état de la route, on est obligé de laisser certains bagages fragiles comme : les vitres, les écrans télé et même les cartouches d’œufs… Parce que si tu prends l’objet des gens et que ça se gâte, tu ne leur diras pas que tu n’as pas fait exprès. Tu vas rembourser », a-t-il indiqué.

Pour atténuer leur souffrance les chauffeurs se mobilisent parfois pour « réparer » cette route avec de moyens rudimentaires peu ou pas efficaces. Ce sont des pierres et de la terre qu’il utilise pour colmater les trous. Mais, selon Elhadj Ibrahima Diawara, le chef quartier de Simabossia, ce calvaire va bientôt prendre. Car, assure-t-il, un projet de réhabilitation de cette route est en cours.

Elhadj Ibrahima Diawara, Chef du quartier Simabossia

« Je suis au courant de la dégradation de la route Conteneur-Simabossia. Il y a déjà un projet qui est engagé pour ça. Tout dernièrement, la société qui est chargée des travaux et les partenaires sont venus. On a eu une réunion, nous avons pris des plans pour cette route. Tout le plan est déjà fait. Les gens sont déjà sensibilisés pour le travail qui sera fait dans les quartiers et la route principale. On a toujours des plaintes de la part des usagers. C’est une route qui devrait être faite il y a très longtemps. Mais on ne peut pas faire une certaine pression à l’Etat par rapport à certaines priorités de développement national. Le message qu’on a pour ceux qui sont chargés de la réalisation de cette route, c’est d’accélérer les travaux », a expliqué Elhadj Ibrahima Diawara.

Mohamed Doré pour Guineematin.com

Tel : +224 622 07 93 59

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