Présidentielle américaine ou les frasques d’un homme désespéré

Ce qui se passe aux Etats-Unis après la présidentielle du 3 novembre confirme cette citation d’Albert Einstein « Les Etats-Unis d’Amérique forment un pays qui est passé de la barbarie à la décadence, sans jamais avoir connu la civilisation ». Le moins que l’on puisse dire est que la logique de contestation de l’élection présidentielle dans laquelle le président sortant s’enferme constitue l’illustration la plus parfaite de cette citation.

Les Etats-Unis font aujourd’hui la risée du monde. Parce que, comme exactement ce qui se passe sous les tropiques, le président sortant, hanté par l’idée de sortir, multiplie les frasques. Après s’être autoproclamé vainqueur de la présidentielle, le chef de l’exécutif américain dénonce sur tous les toits une fraude électorale. Avant même la publication des résultats, Donald Trump saisit la justice.

Devant la risée à laquelle la plus grande démocratie fait face, certains pays se sont fait entendre. C’est le cas de l’Allemagne. Car l’attitude de Trump n’honore pas l’Occident encore moins l’Amérique. Si ce n’est pas la première fois qu’une élection présidentielle américaine est contestée par un candidat, c’est en revanche la toute première fois qu’un candidat s’autoproclame vainqueur.

Si, par malheur, Donald Trump était le vainqueur de cette présidentielle, les Etats-Unis ne pourront plus donner une leçon de démocratie aux Etats que le futur ex locataire de la Maison blanche avait qualifié de pays de merde. Jamais le pays de l’Oncle Sam n’avait connu un président aussi vulgaire. Mais ne dit-on pas que les peuples n’ont que les dirigeants qu’ils méritent ? Le peuple américain, qui a élu Trump, est à l’image de son chef. Car même si le sortant perd la présidentielle, il ne demeure pas moins représentatif d’une large partie du peuple américain. Même en cas de défaite de Trump, les observateurs estiment que le Trumpisme a largement gagné.

Devant ce cassis belli, la seule différence entre ce qui se passe en Guinée, en Côte d’Ivoire ou aux Etats-Unis c’est la mort de certains militants de l’opposition dans les deux premiers pays. Encore que rien n’est sûr que la crise post-électorale aux Etats-Unis ne fera pas de morts dans les jours qui viennent. Cette situation, plutôt abracadabrante, met en difficulté le fameux monde civilisé. Si la première puissance occidentale est capable d’être la risée du monde c’est que ce monde est véritablement en perte de repère.

Qu’un candidat à la présidentielle américaine dénonce une fraude électorale constitue l’autre révélation : celle qui atteste qu’il n’existe pas de démocratie parfaite. Une allégation qui, elle-même, apporte de l’eau au moulin aussi bien aux dirigeants qu’aux opposants africains. Les premiers, confrontés à un concert de critiques sur la fraude électorale qu’ils organisent pourront rétorquer désormais que même en Amérique il existe de fraude électorale. Et les opposants qui s’autoproclament vainqueurs, quant à eux, ils diront que même le président le plus puissant de la terre s’est autoproclamé vainqueur. L’attitude de Trump est donc suivie à la loupe sur le continent. En particulier en Guinée et en Côte d’Ivoire où une crise post-électorale sévit.

Habib Yembering Diallo pour Guineematin.com

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