Aliou Diallo, tué à Koloma (Conakry) : « il a reçu une balle tirée par un gendarme »

Abdoulaye Diallo, père de feu Mamadou Aliou Diallo
Mamadou Aliou Diallo, tué par balle à Koloma 2

Mamadou Aliou Diallo, 17 ans, élève en classe de 9ème année, est l’une des victimes des violences qui ont éclaté en Guinée au lendemain de la présidentielle du 18 octobre 2020. Le jeune homme, qui est originaire de la sous-préfecture de Sinta (Télimélé), a été tué par balle le jeudi 22 octobre, à Koloma 2, un quartier de la commune de Ratoma. Interrogé par Guineematin.com hier, vendredi 6 novembre, son père a accusé un gendarme d’avoir tiré délibérément son fils.

Abdoulaye Diallo, père de feu Mamadou Aliou Diallo

Selon Abdoulaye Diallo, son fils aîné, Mamadou Aliou Diallo, était parti secourir leurs voisins qui étaient attaqués par des manifestants, lorsqu’un gendarme a ouvert le feu sur lui. « J’étais au boulot, lorsque j’ai reçu un appel m’informant que mon fils, Mamadou Aliou Diallo, élève en classe de 9ème année, a été mortellement touché par une balle. Selon les témoins, tout est parti de l’arrivée des gendarmes, accompagnés d’un groupe de jeunes venus de château pour Bambéto, qui saccageaient des boutiques et s’attaquaient aux domiciles des riverains de la route.

Lorsque les citoyens du quartier essaient de chasser les loubards, les forces de l’ordre s’interposent et couvrent les loubards qui continuaient à piller les biens des gens. Ainsi, mon fils qui était parmi ceux qui voulaient sauver les boutiques et concessions des voisins, a reçu une balle tirée par un gendarme. La balle l’a atteint au dos et elle est ressortie par le ventre. Mon fils s’est fait dessus aux environs de 16 heures, on l’a aussitôt transporté à l’hôpital. Et vers 22 heures, il a rendu l’âme », a-t-il expliqué.

Très affligé par la perte de son fils, Abdoulaye Diallo soutient que ce n’est pas la première fois que sa famille est victime de telles exactions. Il compte porter plainte contre X et espère que la justice fera son travail, afin de retrouver le meurtrier de son fils. « Je suis très déçu. Je suis sans mot aujourd’hui. Je sais qu’on ne peut pas toujours faire confiance à la justice ; mais, je vais quand même porter plainte contre X. Et, j’espère que la justice cette fois-ci fera son travail.

Je rappelle qu’en 2016, des responsables du régime en place, en leur tête l’actuel ministre des Sports, Sanoussy Bantama Sow, étaient venus voir mon jeune frère qui a un garage non loin du rond-point de Bambéto, pour lui faire des propositions afin que celui-ci accepte d’adhérer au RPG arc-en-ciel. Mais, il a décliné l’offre, disant qu’il n’est pas politique. Quelques semaines après ce refus, des gendarmes sont venus le bastonner pour arracher tous ses dents de devant. Depuis, mon frère a quitté le pays pour aller à l’étranger. Cette fois encore, des gendarmes sont venus s’attaquer à son garage, incendiant plusieurs véhicules », a-t-il déploré.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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