Licenciement « arbitraire » à l’hôtel Sheraton : deux organisations syndicales haussent le ton

Au cours d’une conférence de presse tenue ce jeudi, 12 novembre 2020, à Conakry, l’Organisation Nationale du Syndicat Libre de Guinée (ONSLG) et la fédération du tourisme et l’hôtellerie ont dénoncé le licenciement de deux responsables syndicaux et d’un équipier par la direction générale de l’hôtel Sheraton Grand Conakry. Elles relèvent une violation systématique du droit syndical et exigent la réintégration des personnes concernées, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.

Selon nos informations, tout est parti du licenciement de Mohamed Saliou Sampil, équipier à l’hôtel Sheraton Grand Conakry. L’intéressé dit avoir perdu tout simplement parce qu’il cassé involontairement un pot de fleurs. « Effectivement, j’ai cassé un pot de fleur au niveau de la réception, en essayant de contourner une plaque de la distanciation sociale. Après cela, nous avons informé nos chefs hiérarchiques, mais la direction m’a demandé d’écrire une lettre d’explication. Et puis le lendemain, on m’a déposé une lettre de convocation de licenciement au préalable que je me suis abstenu de signer. Une semaine après, on m’a appelé pour me licencier, sans préavis, ni indemnisation après 4 années de travail », se désole-t-il.

Après le licenciement de Mohamed Saliou Sampil, deux autres délégués syndicaux de l’hôtel qui l’ont défendu ont subi le même sort que lui. Une situation qui révolte madame Doukouré Asmaou Bah, secrétaire générale de la Fédération du tourisme, de l’hôtellerie, de la restauration et branches connexes. Tout en dénonçant la violation de toutes les procédures en la matière, elle accuse la nouvelle DRH de Sheraton d’abus de pouvoir. « La nouvelle DRH a tout mélangé et n’a pas voulu négocier sur quoi que ça soit avec nous. Nous avons eu beaucoup de difficultés depuis son arrivée dans cet hôtel.

Sinon, avant elle, tout se passait très bien. Pour ce licenciement, ils ont violé les conventions internationales 87 et 98 sur la liberté syndicale et la convention 135 sur l’hôtellerie. Si un employé a cassé accidentellement un pot de fleurs et a été licencié, nous trouvons cela comme étant un abus d’autorité de la part de la direction de l’hôtel », a-t-elle dit, avant d’annoncer que par le passé, un superviseur d’une autre nationalité avait aussi cassé un pot de fleurs dans ce même hôtel, sans être inquiété. « Lui, on lui a juste demandé s’il ne s’est pas blessé », soutient-elle.

De son côté, le secrétaire général adjoint de l’ONSLG a accusé l’inspection générale du travail d’être complices de ces mauvais agissements. « Nous, nous avons estimé que le fait que le pot de fleurs était cassé, c’est un accident de travail. Peut-être qu’on pouvait même prélever dans le salaire de celui qui a cassé pour rembourser. Nous avons aussi estimé qu’on pouvait discuter et nous avons présenté des excuses. Mais, ce licenciement a été fait avec la complicité active de l’inspection régionale du travail », a laissé entendre Elhadj Mamadou Saliou Diallo.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com
Tél : 622 68 00 41

 

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