Interdiction de vente du carburant sur le marché noir : une décision décriée à Mandiana

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Interdite depuis belle lurette en Guinée (sans jamais avoir été appliquée), la vente du carburant sur le marché noir est depuis quelques jours au devant de la scène en Guinée. A travers un communiqué, le gouvernement vient de réactiver cette interdiction, tout en précisant que les contrevenants à cette décision s’exposent à des poursuites judiciaires. Mais, dans la préfecture de Mandiana, cette interdiction est décriée par les habitués de ce « trafique ». Au lieu d’une interdiction systématique, ces vendeurs de carburant militent plutôt en faveur d’une réglementation, a constaté le correspondant de Guineematin.com dans cette préfecture de la Haute Guinée.

Pour le moment, ni les menaces de saisir leurs matériels, ni la possibilité d’avoir des ennuis judiciaires ne font peur aux vendeurs de carburant sur le marché noir à Mandiana. Depuis le rappel de cette interdiction par le gouvernement, ce « trafique » est apparemment devenu plus lucratif dans cette cité. Les vendeurs n’entendent pas abandonner la seule activité qui leur permet de nourrir leurs familles ; et, ils ne le cachent pas. Ils sont toujours installés à chaque coin de rue, en attente de clients.

« Plusieurs familles gagnent leurs nourritures dans la vente des litres de carburant en détails. Donc, toute décision qui demande d’interdire cette pratique sera très difficile à appliquer. Mais, de préférence, il faut une régulation de la vente du carburant au marché noir pour maîtriser le prix et la fourniture en abondance et pour éviter toute crise. Parce que tout le problème du marché noir c’est le moment des crises du carburant », indique Nounkè Diakité, vendeur d’essence à Mandiana 1.

Abordant dans le même sens, Sékou Sidibé, un veneur de carburant à Sakra-madina (dans la sous préfecture de Kantoumanina), dit être favorable pour un contrôle des prix.

« Il faut sensibiliser les pratiquant de cette activité au lieu d’arrêter complètement le marché noir. C’est vrai que dans cette activité, il y a de bonnes personnes et de mauvaises personnes. Donc, il faut bien un contrôle et fixer un prix unitaire raisonnable pour un litre. Quel que soit les difficultés, que ce prix soit respecté. Parce que chez beaucoup de commerçants, quand ils soupçonnent seulement qu’il aura une crise, ils gardent toutes les quantités disponibles de carburant à la maison et ils cherchent encore pour augmenter le prix », explique Sekou Sidibé.

Pour cet autre vendeur de carburant, Mamady Condé, l’interdiction de vente du carburant en dehors des « installations appropriées et autorisées » ne règle en rien l’anarchie qui règne au niveau du marché noir.

« Je pense qu’il faut plutôt chercher à contrôler le prix du carburant. Parce qu’il faut comprendre pourquoi quand il y a une crise le prix du carburant se double sur le marché noir, alors que le prix à la pompe où ils (les vendeurs du marché noir) prennent ne varie pas. Donc, l’Etat doit prendre ses responsabilités de contrôle et soumettre ces pratiquants à des principes inviolables », indique Mamady Condé.

De Mandiana, Mamady Konoma Keita pour Guineematin.com

Tél. : 625 81 03 26

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