Crise au sein du Bloc Libéral : certains responsables menacent de porter plainte contre Faya Millimouno

Thierno Boubacar Baldé, président du conseil national des Jeunes du Bloc Liberal

Rien ne va plus au sein du Bloc Libéral. Certains cadres et responsables de cette formation politique accusent leur président, Dr Faya Millimouno, de mauvaise gestion et menacent de le poursuivre en justice. Ils ont fait cette annonce au cours d’une conférence de presse animée ce lundi, 30 novembre 2020.

S’exprimant au nom des frondeurs, Thierno Boubacar Baldé, président du conseil national des jeunes du Bloc Libéral, a fustigé plusieurs dysfonctionnements dans la gestion du parti, et dont il impute la responsabilité au président du BL, Dr Faya Millimouno.

Thierno Boubacar Baldé, président du conseil national des Jeunes du Bloc Liberal

« Nous dénonçons la façon dont notre parti est géré depuis un bon moment. Et, cela s’est aggravé par l’organisation du récent congrès de notre parti. Nous dénonçons la volonté d’un clan de prendre en otage notre parti, le Bloc Libéral.

Et, nous sommes délégués par beaucoup d’autres personnes : des responsables du bureau exécutif, des membres du conseil national des jeunes, des sages et des femmes, des fédérations de l’extérieur du pays et de l’intérieur du pays, des militants et sympathisants de notre parti. Nous notons avec regret des dysfonctionnements répétées qui ont entravé le fonctionnement de notre parti, notamment : la violation des statuts et règlements du parti, l’ethno-stratégie érigée en système de gouvernance interne, la volonté d’exclusion d’une certaine catégorie de personnes au profit d’autres, des prises de décision téléguidées, l’impunité accordée à une certaine catégorie de personnes proches du président.

Le cas illustratif, ce sont les injures que beaucoup d’entre vous ont vu sur les réseaux sociaux et l’attitude sexiste dont madame Baldé Halimatou a été victime de la part d’un des vice-présidents du parti. Et jusque-là où nous sommes, ce dossier-là n’a pas été traité. Il y a aussi l’opacité dans la levée des fonds et leur utilisation pour les activités du parti. C’est le cas d’un détournement de fonds qui a été aussi découvert suite à l’organisation du récent congrès de notre parti », a-t-il déclaré.

Ce congrès justement, « que le président du parti dit avoir annulé unilatéralement », poursuit-il, a été organisé en violation des textes régissant le BL, « notamment l’article 11 qui stipule que la date retenue pour la convocation du congrès national en session ordinaire et le projet d’ordre du jour doivent être communiqués au moins trois mois à l’avance. Donc, au lieu de trois mois, nous nous sommes retrouvés à trois semaines.

Ce qui est en violation de l’article que je viens de citer. Il y a eu aussi l’ingérence du président dans le fonctionnement de la commission électorale du parti avant, pendant et après le congrès. Lui-même (Faya Millimouno) était candidat comme nous tous. Mais nous avons remarqué qu’il donnait chaque fois des ordres à la commission que les gens devaient exécuter. Parce que son agenda était d’exclure toute personne pouvant s’opposer à ses prises de décisions unilatérales ».

Au regard de tous ces « dysfonctionnements », le président du conseil national des jeunes du Bloc Libéral annonce que ses collègues et lui vont se retrouver pour prendre une décision ultime. Et, selon lui, il n’est pas exclu que le président du parti soit traduit devant la justice. « Ne soyez pas surpris de voir dans les prochains jours certains parmi nous qui démissionnent. Déjà, monsieur Samuel Kourouma qui est le responsable en charge des questions électorales du parti a déposé sa lettre de démission auprès du président, il y a deux jours.

Ne soyez donc pas surpris de voir certaines personnes lui emboiter les pas. Mais ce qui est sûr, et nous nous en tenons à ça, c’est dans le parti que nous allons mener le combat pour empêcher cette imposture de s’emparer de notre parti. Et, il n’est pas exclu que nous portions plainte contre le président. Nous sommes en train de travailler sur ce dossier depuis un mois pour voir dans quelle mesure on pourrait intenter, si nous le souhaitons, un procès contre ceux qui veulent prendre notre parti en otage », a dit Thierno Boubacar Baldé.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

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