Sidiki Kourouma, sculpteur à Conakry : « si le gouvernement ne nous aide pas, nous sommes foutus »

Sidiki Kourouma, sculpteur au quartier Gbéssia
Sidiki Kourouma, sculpteur au quartier Gbéssia

Malgré le déconfinement, qui avait été imposé par le coronavirus, les sculpteurs évoluant à Conakry n’arrivent toujours pas à sortir la tête de l’eau. Ces artisans continuent de vivre les impacts négatifs de cette pandémie et se demandent à quand la fin de leur galère, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

A Conakry, les sculpteurs font partie des couches socioprofessionnelles qui ont le plus subi les conséquences négatives de la pandémie du coronavirus. Avec le confinement qui a été instauré dans de nombreux pays du monde, ils ont assisté impuissants à la disparition de leur clientèle, essentiellement composée d’étrangers. C’est donc avec de joie et d’espoir que ces artisans guinéens ont accueilli le déconfinement et la reprise des voyages. Ils espéraient pouvoir retrouver leurs clients et relancer leurs activités. Malheureusement, cela tarde toujours à intervenir, explique Sidiki Kourouma, le doyen des sculpteurs basés à Gbessia.

« Au moment du confinement, mes collègues et moi ne pouvions gagner que deux à trois clients dans le mois. Nos objets sculptés ont passé plusieurs mois ici sans être vendus, parce qu’on ne recevait pas de clients. Mais, on était rassurés et confiants de retrouver la nature réelle de nos chiffres d’affaires avec ce déconfinement. Aujourd’hui hélas, nous sommes toujours confrontés à cette galère, parce que nous ne recevons encore que très peu de clients.

Quelques fois, on ne peut même pas avoir un montant de 50 000 francs par jour. C’est pourquoi on est obligés même de casser les prix. Pour un objet qui coûte normalement 100 000 francs, tu es obligé de te plier aux exigences des clients en acceptant parfois une somme de 30 000 francs. Tout simplement parce qu’en tant que père de famille, tu ne peux pas rentrer chez toi sans que tu n’aies quelque chose en poche. C’est extrêmement grave pour nous les sculpteurs », a-t-il déclaré.

Sidiki Kourouma, sculpteur au quartier Gbéssia

Face à cette situation, ce sculpteur sollicite l’assistance des autorités guinéennes à sa corporation. « Nous demandons au gouvernement guinéen, à travers le ministère du tourisme, de nous accorder des prêts pour qu’on puisse investir davantage dans nos activités de sculpture. Sinon, nous sommes complètement foutus à jamais », a laissé entendre Sidiki Kourouma.

Léon Kolié pour Guineematin.com

Tél. : 661 74 99 64 / 629 88 37 75

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