Marche des femmes de Ratoma : Hadja Maïmouna Diallo demande aux femmes des autres communes de les soutenir

Madame Bah Hadja Maïmouna Diallo

Comme annoncé précédemment, des femmes vivant dans la commune de Ratoma projettent une marche le 14 décembre 2020 à Conakry. La démarche vise à exiger l’arrêt des exactions perpétrées par les forces de l’ordre dans cette commune et exiger la libération des opposants détenus. Elles ont annoncé cette décision au cours d’une conférence de presse animée ce jeudi 10 décembre dans la capitale guinéenne, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.

Madame Bah Hadja Maïmouna Diallo

Selon madame Bah Hadja Maïmouna Diallo, la porte-parole des organisatrices, cette manifestation se déroulera du rond-point Bambéto à l’héliport de Belle Vue. Et, elle sera organisée dans le strict respect de la loi guinéenne. « Nous sommes prêtes à utiliser toutes les voies légales pour manifester notre mécontentement face aux exactions qui se passent dans la commune de Ratoma. On a commencé par écrire aux autorités pour les informer, comme le recommande la loi. C’est une information, ce n’est même pas une demande, et cela dans les délais légaux.

Nous avons tout fait pour prouver aux autorités que ce n’est pas pour déranger quelqu’un, parce que l’ itinéraire que nous avons choisi ne dérange personne. On est dans Ratoma, nous nous battons pour que ce qui se passe dans Ratoma s’arrête. C’est pour ça qu’on a prévu de marcher du rond-point de Bambéto à la Belle Vue. Et, à mon avis, c’est une preuve de bonne foi, pour prouver que nous voulons juste manifester parce que nous n’avons pas un autre moyen pour exprimer notre mécontentement.

Aujourd’hui, les gens n’ont plus droit au sommeil dans la commune de Ratoma, les femmes n’ont plus droit d’aller au marché. Même nos imams, nos sages, nos notables, n’ont plus le droit d’aller à la mosquée pour faire les prières. Alors, vous voulez qu’on s’asseye comme ça pour les regarder, sans compter les dizaines de morts dans cette même commune ? On ne peut pas s’asseoir. Donc, nous allons utiliser notre droit de manifestation comme nous l’autorise la constitution pour protester », a-t-elle déclaré.

L’épouse de Chérif Bah (vice-président de l’UFDG incarcéré à la maison centrale de Conakry), cette marche que les femmes de la commune de Ratoma s’apprêtent à organiser est noble. C’est pour cette raison d’ailleurs qu’elle invite les femmes des autres communes de Conakry à se joindre au mouvement. « Nous voulons que toutes les exactions s’arrêtent dans cette commune. La commune de Ratoma n’est pas la seule en Guinée. Ce qui se passe à Ratoma ne se passe nulle part dans notre pays. Je me dis qu’on ne devait pas fermer les yeux sur ce qui se passe à Ratoma parce que c’est de l’inacceptable.

Aujourd’hui, nous devrions avoir la solidarité de toutes les autres communes pour dire aux autorités assez, arrêtons ce qui se passe à Ratoma. Lorsqu’on tue des enfants à bas-âge, lorsqu’on viole des femmes devant les enfants, devant les maris, ce sont des pratiques d’un certain âge. On est au 21ème siècle, soyons un pays civilisé. En tant que femmes, en tant que mères, nous disons que nous n’en pouvons plus. Il faut que les autorités arrêtent ! Ce sont des guinéens qui vivent à Ratoma. Même s’ils sont de l’opposition, c’est du sang guinéen qui coule dans les veines des habitants de Ratoma », a dit Hadja Maïmouna Diallo.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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