Antonio Souaré contre Ibrahima Sadio Bah au tribunal : début du procès à l’absence du plaignant

Ibrahima Sadio Bah

C’est parti pour un autre procès impliquant le président de la fédération guinéenne de football (FEGUIFOOT). Après le feuilleton judiciaire qui l’opposait à Salifou Camara (super V) et Cie (où il est sorti perdant) au tribunal de première instance de Kaloum, Mamadou Antonio Souaré est de nouveau devant la justice où il poursuit le journaliste Ibrahima Sadio Bah pour « diffamation, dénonciation calomnieuse, injures publiques et menaces ». Le procès s’est ouvert hier, jeudi 10 décembre 2020, devant le tribunal correctionnel de Dixinn. Et, le plaignant (Mamadou Antonio Souaré) a brillé par son absence à cette première audience, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

« Le temps des hostilités s’approche. La fédération guinéenne de football a un bilan négatif. Le comité exécutif de cette institution ressemble à un bateau dépourvu de boussole qui ignore les eaux de sa navigation. Le comité exécutif de la fédération guinéenne de football dirigé par Antonio Souaré est la fédération la plus médiocres », avait écrit Ibrahima Sadio Bah le 10 août dernier sur son compte facebook. Et, c’est pour ces propos, qualifié de « diffamation, dénonciation calomnieuse, injures publiques et menaces », que ce journaliste sportif est poursuivi au tribunal correctionnel de Dixinn par l’actuel président de la FEGUIFOOT.

A la barre ce jeudi, le prévenu Ibrahima Sadio Bah est apparu serein, il a pleinement assumé ses propos tout en plaidant non coupable des infractions mises à sa charge. Malgré l’absence de son avocat et du plaignant dans cette affaire, ce jeune journaliste a accepté d’être auditionné par le tribunal. Et, l’exception soulevée par le ministère public à l’ouverture de l’audience n’y a rien changé. « Ibrahima Sadio Bah est un journaliste et les infractions pour lesquelles il est traduit devant le tribunal sont commises par voix de presse. Donc, il doit être jugé sur la base de la loi spéciale sur la liberté de la presse et non sur la base de la loi générale », a fait observer Boubacar 1 Bah.

Avec l’avale du juge Charles Wright, Ibrahima Sadio Bah est revenu sur les circonstances dans lesquelles il a tenu ces propos qui lui valent aujourd’hui des ennuis judiciaire.

« Je regrette aujourd’hui d’être avec Antonio Souaré devant la justice. Je ne voudrais pas évoqué les choses qui se sont passés. Mais j’ai été nommé le 5 décembre 2017 officier médias de la Feguifoot par Antonio Souaré. Lorsque je suis arrivé à ce poste, la fédération n’avait pas son site, ni sa page Facebook. On n’a mis tous ça sur place. J’ai combattu beaucoup de personnes pour Antonio Souaré, c’est pourquoi, aujourd’hui, j’ai beaucoup d’ennemis. J’ai combattu Salifou Camara (Super V), Mamadou Barry (Blasco), Chérif Washington… J’ai combattu tous ceux-ci pour Antonio Souaré. J’ai battu campagne pour qu’il soit président de la fédération guinéenne de football. Après tout, Antonio Souaré m’a demis de mes fonctions. Il m’a fait remplacer le 17 juillet 2020 par Mamoudou Bory Bah qui nous attaquait, qui nous critiquait de façon virulente. Il critiquait Souaré, il était du côté de Super V. De là, la confiance que j’avais avec Antonio a commencé à s’effriter. J’ai commencé à douter de lui », a expliqué le prévenu.

Poursuivant sa déposition devant le tribunal, le journaliste sportif a laissé entendre que son combat (lorsqu’il a tenu ces propos) était d’empêcher la réélection de Mamadou Antonio Souaré à la tête de la FEGUIFOOT. Car, dit-il, ce dernier avait fait beaucoup de promesses non tenues lors de son premier mandat.

« Mon combat c’est d’empêcher un deuxième mandat à Antonio Souaré à la tête la Feguifoot. Il y a eu beaucoup de disfonctionnements depuis qu’il est à la tête de cette institution. C’est une fédération sans programmes qui fait semblant de travailler. Elle n’a pas répondu aux attentes », a déclaré Ibrahima Sadio Bah.

Face à ces déclarations teintées de mépris et colère, le tribunal ne pu s’empêcher de questionner le prévenu sur son abstention de critiquer la FEGUIFOOT au moment où il était aux affaires dans cette institution. « Pourquoi vous avez attendu votre limogeage pour enfin dénoncer toutes ces fonctionnements ? » interroge alors le juge Charles Wright.

Et, Ibrahima Sadio Bah de répondre : « lorsque j’étais là-bas (à la FEGUIFOOT), je n’avais pas constaté cela. En ce moment, je soignais l’image et je faisais la promotion de l’institution. J’étais dans mon rôle. Mon statut ne me permettait pas de critiquer l’institution ».

Finalement, le tribunal a jugé utile de renvoyer l’audience au 17 décembre prochain pour la suite du débat dans cette affaire.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel : 620589528/ 654416922

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