Maison centrale de Conakry : les opposants Ousmane Gaoual et Cie rencontrent leurs avocats

Une délégation du collectif des avocats de Chérif Bah, Ousmane Gaoual Diallo, Etienne Soropogui, Mamadou Cellou Baldé et Abdoulaye Bah, s’est rendue ce jeudi, 10 décembre 2020, à la maison centrale de Conakry. Ils ont échangé autour de l’évolution du dossier de ces responsables de l’opposition incarcérés depuis plusieurs semaines, a appris Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

 

Au nom de l’ensemble des membres du collectif d’avocats qui défend ces opposants, maîtres Mohamed Traoré, Abdoulaye Keïta et Thierno Souleymane Barry se sont rendus à la maison centrale de Conakry pour rencontrer leurs clients. L’objectif était d’abord de s’enquérir de leur état mais aussi leur faire le point de l’évolution de leur dossier. Cette rencontre fait suite au dessaisissement du tribunal de première instance de Dixinn qui a transféré le dossier au tribunal pour enfants. Et, au sortir de cette rencontre, Me Mohamed Traoré s’est dit surpris de constater que les opposants gardent toujours le moral très haut.

Me Mohamed Traoré, avocat des opposants emprisonnés à la maison centrale

« Je suis très surpris de constater que nos clients ont le moral au beau fixe, malgré les rigueurs du milieu carcéral. Nous étions venus les rencontrer pour échanger avec eux après avoir fait l’état des lieux en ce qui concerne la procédure et ce, depuis qu’ils sont en détention. Nous leur avons expliqué la signification du dessaisissement du juge d’instruction du tribunal de première instance de Dixinn au profil du tribunal pour enfants. Et, ils nous ont posé des questions que nous avons répondues. Ils attendent avec sérénité la suite du dossier parce qu’ils n’ont absolument rien à se reprocher », a-t-il déclaré.

 

Cependant, l’avocat a exprimé son inquiétude par rapport à la situation du président du mouvement « Nos Valeurs Communes », Etienne Soropogui, qui a été reconduit en prison après plusieurs jours passés à l’hôpital. « Je voudrais vous dire qu’en ce qui concerne Etienne Soropogui, comme vous le savez, il y a 48 heures, on est allé le chercher au sein de l’hôpital Ignace Deen où il était suivi par des médecins en raison des problèmes pulmonaires qu’il a. Malheureusement, on est allé l’arracher de son lit d’hôpital pour le conduire de force à la maison centrale. Je tiens à dire que s’il arrivait quoi que ce soit à Etienne Soropogui, du point de vue santé, les seuls responsables seraient ceux qui l’ont mis en détention provisoire et qui ont refusé de le mettre en liberté malgré son état de santé qui est vraiment critique », a prévenu Me Traoré.

 

Placés sous mandat dépôt en mi-novembre 2020, Elhadj Ibrahima Chérif Bah, Ousmane Gaoual Diallo, Etienne Soropogui, Mamadou Cellou Baldé et Abdoulaye Bah sont poursuivis avec beaucoup d’autres personnes, y compris des mineurs, pour des faits de « fabrication, acquisition, stockage, détention, usage d’armes légères, de guerre, de détention de munitions, de menaces et d’association de malfaiteurs ». C’est en raison d’ailleurs de la présence de mineurs dans le groupe que le tribunal de Dixinn s’est dessaisi du dossier pour le transférer au tribunal pour enfants.

 

« Il semble qu’un pool de juges d’instruction va être constitué à l’effet d’instruire la procédure. C’est à l’issue de l’instruction préparatoire que nous saurons s’il y aura procès ou pas. On peut s’attendre soit à une ordonnance de non-lieu, soit à une ordonnance de renvoi devant le tribunal pour jugement. Mais, ce qui est important de dire, c’est que si les magistrats se montrent vraiment indépendants et refusent toute pression, il y a de fortes chances que toutes ces personnes recouvrent leur liberté puisque les faits pour lesquels ils sont reprochés ne tiennent pas », insiste Me Mohamed Traoré, tout en assurant que lui et ses collègues poursuivront la bataille jusqu’à ce que les opposants soient remis en liberté.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél. : 622680041

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