Frais de réinscription à 250 000 GNF : « cette fois-ci, nous ne sommes pas prêts, nous allons manifester » (étudiants)

Sékou Béavogui, Etudiant en licence 2 au département comptabilité
Thierno Souleymane Keïta, Etudiant en licence 3 au département Economique Finance

C’est une situation difficile et révoltante pour les étudiants de l’université Général Lansana Conté de Sonfonia. Cette année, les frais de réinscription sont exorbitants. Oscillant entre 210 mille et 250 mille francs guinéens, ces frais valent trois mois de pécules (bourse d’entretien) pour les étudiants de ce campus. Et, avec la conjoncture économique extrêmement difficile qu’ils traversent déjà (à l’image de tout guinéen lambda), ces étudiants élèvent le ton et menacent de manifester pour exiger une baisse significative (à défaut d’une gratuité) de ces frais de réinscription dans leur campus, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Ils étaient nombreux hier, vendredi 11 décembre 2020, à avoir rallié leur campus universitaire pour se faire réinscrire. Ils, ce sont les étudiants de licence2 à licence3 qui peuplent l’université Général Lansana Conté de Sonfonia. Seulement, rares sont ceux qui ont pu se soumettre à cette procédure administrative indispensable pour suivre les cours dans cette institution d’enseignement supérieur. Et, pour cause, la cherté des frais de réinscription appliqués sur place par les responsables de l’université. Thierno Souleymane Keïta, étudiant en licance3 au département Economie-Finance, accuse les responsables de ce campus de trahison.

« Nous sommes catégoriquement opposés. Tous les étudiants de Sonfonia de L2 à L3, nous sommes opposés à payer 250 000 ou 210 000 pour les réinscriptions. Ils (les responsables de l’université) avaient dit que c’est juste la première année qu’on devait payer 250 000. À partir de la licence 2, on allait payer que 15 000 pour les réinscriptions. L’année passée, nous avons payé ; mais, cette fois-ci, nous ne sommes pas prêts. Et, nous allons continuer les manifestations parce que nous avons déjà commencé les manifestations. Ils n’acceptent pas de nous expliquer dans quel but les 250 000 francs sont utilisés. Regardez l’Université, nous n’avons pas de salles bien aménagées, nous sommes en manque de bancs et nous souffrons énormément. Nous demandons à l’État de nous assister, ça ne va pas pour les étudiants guinéens. Le transport est trop cher et il y a des brochures qu’on doit payer… » s’est insurgé Thierno Souleymane Keïta.

Pour Sékou Béavogui, étudiant en licence au département comptabilité, la conjoncture économique actuelle ne permet pas à un étudiant de débourser 250 mille francs pour simplement les frais de réinscription. C’est pourquoi, il appelle tous les étudiants à boycotter les opérations de réinscription jusqu’à la baisse des frais appliqués.

Sékou Béavogui, Etudiant en licence 2 au département comptabilité

« Moi, je dis que ce n’est pas normal que les frais de réinscription soient élevés jusqu’à 230 000 francs. Depuis l’année dernière, quand nous étions venus pour la première année, les inscriptions étaient à 250 000 francs. C’est anormal parce que la conjoncture actuelle du pays n’est pas facile. J’ai même été l’une des premières personnes a publié sur ma page Facebook de boycotter les réinscriptions de cette année. Vous vous imaginez, les pécules qu’on prend ici c’est 280000 pour les trois mois. Donc, si tu viens t’inscrire à 250000, cela veut dire que les pécules que tu prends pour les 3 mois c’est ce que tu leur donnes en avance. Pourtant, il y a des étudiants ici qui vivent sans parents, qui se débrouillent avec des cours à domicile qui ne sont pas beaucoup payés. Les étudiants ont manifesté pour ça hier. Moi je demande à l’État de penser à nous et de prendre en considération nos cris de cœur en rabaissant les frais de réinscription. Si les frais d’inscription et de réinscriptions sont trop chers, comment nous allons s’en sortir ? C’est très difficile », s’est alarmé Sékou Béavogui.

De son côté, Laye Keïta, étudiant au département Sciences Économiques, demande une baisse des frais de réinscription à 30 000 francs. Il refuse de se réinscrire encore et s’interroge sur la gestion de ces montants faramineux que les responsables de l’université ramassent chaque année dans ces opérations d’inscription et de réinscription.

Laye Keïta, Etudiante au département Sciences Économiques

« Je ne me suis pas encore inscrit parce que j’ai appris que nous devons payer 210000. Et moi, je vois cela impossible. Parce que les familles traversent des périodes difficiles. Je suis étudiant et je suis seul ici. On ne peut pas payer les 210 000, vue la situation économique du pays. L’année passée, j’avais payé 250 000. Ils (les responsables de l’université) n’ont pas communiqué autour de ces 210 000. On ne sait pas dans quel contexte il sera utilisé. Les prix de brochures et de transport, on n’a pas encore fini de s’en débarrasser. On lance l’appel à l’État. Nous voulons que les frais de réinscription soient diminués de 30 000 à 50 000 francs », a indiqué Laye Keïta.

Mohamed DORÉ pour Guineematin.com

Tél. : +224 622 07 93 59

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