Interdiction de manifester le 15 décembre : l’OGDH dénonce une « décision liberticide »

Elhadj Mamadou Malal Diallo, président par intérim de l'OGDH
Elhadj Mamadou Malal Diallo, président par intérim de l’OGDH

C’est un véritable coup de colère du président par intérim de l’OGDH (organisation guinéenne de défense des droits de l’Homme) contre le gouvernement Alpha Condé qui excelle dans l’art de confisquer le droit de manifester des guinéens dans le pays. Dans un entretien avec un reporter de Guineematin.com ce samedi, 12 décembre 2020, Elhadj Mamadou Malal Diallo s’est insurgé contre l’interdiction des manifestations et a dénoncé « des décisions liberticides ».

Cette sortie médiatique de ce défenseur des droits humains est intervenue quelques heures seulement après le communiqué du gouvernement qui interdit toute manifestation le 15 décembre prochain, jour de l’investiture du président Alpha Condé pour un troisième mandat à la tête de la République de Guinée. Elhadj Mamadou Malal Diallo dénonce une « décision illégale » qui viole un droit constitutionnel des guinéens.

« Cette décision d’interdiction des manifestations n’est pas une première. Vous savez que le ministre de l’Administration et du territoire a déjà interdit les manifestations sur l’ensemble du territoire il y a plus d’un an. Donc, c’est dans cette logique qu’il s’inscrit. Ce n’est pas aussi étonnant qu’ils (les gouvernants) prennent des décisions liberticides comme ça et ce n’est pas légal. De toutes les façons, même la constitution controversée a prévu la liberté de manifestation. Donc, je ne vois pas pourquoi quelqu’un se lèverait un beau matin pour dire qu’il interdit aux citoyens leur droit de manifester. Voilà pourquoi, nous à l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’homme et du citoyen (OGDH), nous condamnons cette décision liberticide et nous demandons que les guinéens soient rétablis dans leur droit », a indiqué Elhadj Mamadou Malal Diallo.

Face au bras de fer et l’éternelle défiance qui perdure entre le pouvoir et les opposants au 3ème mandat, le président par intérim de l’OGDH appelle les forces de l’ordre à rester dans le strict respect de leur rôle (encadrer et protéger les citoyens dans la jouissance de leur droit). « Il n’y aura pas de débordement si chaque camp reste dans le cadre de la légalité. Les forces de l’ordre, leur rôle, c’est de protéger et d’encadrer les manifestations, protéger les citoyens. Dans les manifestations, si les agents des forces de l’ordre s’en tiennent à leur rôle, il n’y aura pas de débordement. Ils peuvent encadrer les manifestants et ceux-ci vont jouir de leur droit et il ne se passera absolument rien. Mais, si les forces de l’ordre violent leur rôle et jouent un autre rôle qui n’est pas le leur, en ce moment, nous craignons qu’il y ait des violations graves des droits de l’Homme. Et, nous, c’est ce qui nous intéresse. Il ne faut pas que le droit des citoyens soit violé », a insisté Elhadj Mamadou Malal Diallo.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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