Interdiction des manifestations en Guinée : la marche des femmes de l’opposition reste maintenue

Hadja Maïmouna Diallo, porte-parole des femmes de l'opposition
Hadja Maïmouna Diallo, porte-parole des femmes de l’opposition

La marche des femmes de l’opposition reste bel et bien maintenue le 14 décembre 2020. Et ce, malgré la sortie du ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation, Bouréma Condé, réitérant l’interdiction de toute manifestation décidée récemment par le gouvernement guinéen. C’est madame Bah Hadja Maïmouna Diallo, la porte-parole des organisatrices, qui l’a annoncé au cours d’un entretien avec un journaliste de Guineematin.com, ce samedi 12 décembre 2020.

« Le pouvoir a parlé du 15 et non du 14 décembre 2020. Donc nous, notre manifestation tient toujours. Nous allons organiser cette manifestation le 14 décembre. C’est une marche pacifique qui partira du rond-point de Bambéto pour l’héliport de Belle Vue. Nous manifestons pacifiquement sans armes, avec les mains nues. Donc, s’il y a violence, c’est de leur côté parce que c’est eux qui viennent avec les armes, les gaz lacrymogènes, les matraques et tout ce que vous voulez. Nous, on n’a rien de tout ça. Donc à mon avis, si on nous laisse manifester, il n’y aura pas de violences.

Parce que nous, on n’ira pas les chercher là où ils sont. Notre marche, c’est de demander le minimum : qu’on arrête les exactions et qu’on libère tous ceux qui ont été injustement arrêtés. Nous voulons vivre en paix dans la commune de Ratoma, comme les autres communes de la capitale, comme les autres préfectures de la Guinée. Parce qu’on est des guinéens, c’est du sang guinéen qui coule dans nos veines. On n’a fait aucun crime sinon que d’être de l’opposition, et je ne crois pas que cela soit un crime », a expliqué l’opposante.

Parlant du communiqué du ministre Bouréma Condé, l’épouse de Chérif Bah, vice-président de l’UFDG, dit ne pas être surprise. Selon elle, cette sortie s’inscrit dans la logique du gouvernement d’empêcher l’opposition de s’exprimer. « Pour le pouvoir, tous les moyens sont bons pour empêcher l’opposition de s’exprimer. Parce que justement, ils savent que s’ils laissent l’opposition s’exprimer, c’est tout le pays qui va bouger. Parce que tout le pays est avec l’opposition, c’est cela le vrai débat. Vous êtes témoin que depuis un certain moment, le pouvoir empêche systématiquement l’opposition de manifester. Si ce n’est pas l’investiture, c’est le Covid-19. Donc nous, on est habitués à ça », a dit Hadja Maïmouna Diallo.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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