Affaire détournement de 200 milliards ou Nabayagate : les interrogations du journaliste Ibrahima Sory Traoré

Ibrahima Sory Traoré, Administrateur Général du site Guinee7.com

Comme annoncé dans une de nos précédentes dépêches, le procès intenté par la ministre Zenab Dramé, en charge de l’Enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’Emploi s’effectivement ouvert aujourd’hui, mercredi 16 décembre 2020, au tribunal de première instance de Kaloum. Poursuivis pour diffamation, les 3 journalistes (Youssouf Boudou Sylla, Ibrahim Sory Traoré et Moussa Moise Sylla) sont à la base de la révélation d’un prétendu détournement de plus de deux cent milliards de francs guinéens où la plaignante est mise en cause.

Mais, la célérité de la procédure dans cette affaire suscite des interrogations. L’un des prévenus dans ce dossier, Ibrahima Sory Traoré, Administrateur Général du site Guinee7.com, dit être étonné de voir la rapidité avec laquelle la plainte contre eux a été diligentée, alors que l’enquête ouverte sur le présumé détournement qu’ils ont dénoncé et qui met en cause leur plaignante avance à pas de caméléon boiteux.

Au cours d’un entretien téléphonique avec un reporter de Guineematin.com, le patron de Guinee7 a exprimé des réserves et émis le souhait de voir le Droit triompher dans cette affaire.

« On ira répondre à la convocation. Nous nous attendons à ce qu’on nous déclare non coupables, parce que jusqu’à preuve du contraire, je pense que nous n’avons pas diffamé. Nous avons fait les deux articles incriminés selon les règles de l’art. Sur le plan général, en ce qui concerne tous les journalistes poursuivis, je pense qu’ils ont fait un travail de journaliste. Maintenant, c’est une œuvre humaine. Il peut y avoir des imperfections ; mais, des imperfections peut-être qui ne valent pas une procédure judiciaire à leur encontre. On a même dit qu’on pouvait procéder peut-être par un droit de réponse… Ce que nous nous pensons, c’est que le procureur a déjà ouvert des enquêtes autour de l’affaire ; et, la ministre Djénab Nabaya, en parallèle, poursuit les journalistes pour diffamation. Ce n’est pas nous qui exigeons un calendrier à la justice ; mais, le bon sens voudrait quand-même que la dame laisse cette procédure du procureur évoluer ; et, après, si elle est déclarée innocente, comme ça, elle peut poursuivre qui elle veut. Mais, pour le moment, à notre niveau, on pense qu’on ne l’a pas diffamée. Nous croyons à la justice et nous pensons que cette justice va dire le Droit. Si la justice dit le Droit, je crois qu’il n’y aura pas de condamnation ; parce que ce que nous faisons en tant que journaliste a aussi un aspect politique. L’aspect politique, c’est que le Président de la République dit qu’il va lutter contre la corruption et le détournement des deniers publics. Et nous, en tant que journalistes, nous sommes en train de donner une forme à cela. Nous aidons à lever le lièvre. Bien entendu, nous ne pouvons pas disposer de toutes les preuves, même contre quelqu’un qui est accusé. C’est la justice qui a les moyens de coercition, c’est elle qui peut avoir toutes les preuves dont elle aura besoin. Nous pouvons avoir des soupçons ; mais, c’est à la justice de contraindre toutes les parties, avoir les preuves et je crois que c’est cette enquête qui a été ouverte au niveau du parquet qu’elle (Djénab Nabaya Dramé : ndr) ne veut pas attendre », a expliqué Ibrahima Sory Traoré.

Par ailleurs, le patron de Guinee7.com s’est montré étonné de voir cette procédure aller à la vitesse de l’éclair, alors que l’enquête sur le détournement présumé traine encore.

« A pareil cas, on devrait renvoyer le dossier à une semaine ; mais, on nous demande d’aller demain. Certains pensent qu’on veut accélérer cette procédure pour avoir une décision favorable qui pourrait être intéressante pour la dame pour peut-être un éventuel remaniement. C’est ce qui se dit. Mais, tout ce que je sais et que j’assume ce que demain je vais répondre à la convocation. Nous sommes quand-même étonnés de voir cette accélération de notre procédure alors que du côté de l’enquête, il y a une lenteur qui ne dit pas son nom », a indiqué Ibrahima Sory Traoré.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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