Les réactions continuent de se faire entendre suite à la mort de Roger Bamba, un militant de l’UFDG qui était détenu depuis plus de trois mois à la maison centrale de Conakry. Le président du Conseil National des Organisations de la Société Civile Guinéenne (CNOCSG), Dr Dansa Kourouma, s’est exprimé sur le sujet dans un entretien avec un journaliste de Guineematin.com, ce vendredi 18 décembre 2020. Il dénonce « une situation inacceptable » et appelle les autorités à faire la lumière sur les circonstances du décès de l’opposant.
« Je suis très choqué et en même temps révolté quand un citoyen guinéen meurt en prison. C’est inacceptable dans une démocratie. En tout état de cause, quand un détenu décède en prison, l’autorité a l’obligation de diligenter une enquête qui doit déboucher sur une autopsie avant même que le corps ne soit remis aux parents. L’autopsie doit être menée par un médecin assermenté et indépendant.
Et, une copie du rapport devra être remise aux autorités judiciaires et une copie aux parents des victimes pour que les circonstances de la mort du détenu soient connues. Par conséquent, toute autre procédure judiciaire doit se mettre en route une fois que le rapport d’expertise est rendu public. La deuxième chose que retiens dans ce dossier, c’est que les circonstances du décès de monsieur Bamba, jusqu’à révélation d’informations médicales pertinentes, la détention est la seule et unique raison de sa mort », estime l’activiste de la société civile.
Le président du CNOSCG interpelle aussi l’Institution Nationale Indépendante des Droits de l’Homme (INIDH), dont la responsabilité est engagée, selon lui, dans cette affaire. « Cette responsabilité exige de l’INIDH l’ouverture d’une enquête indépendante sur d’abord les circonstances d’interpellation et de détention des personnes qui sont arrêtées après cette crise post-électorale mais aussi, les conditions de détention de tous les détenus actuellement en prison. Moi, je pense que cette responsabilité incombe à l’INIDH. C’est à elle d’exiger à l’Etat surtout au gouvernement le respect des droits de l’homme à tout moment et en toute circonstance dans notre pays », a-t-il dit.
Par ailleurs, Dr Dansa Kourouma a réagi sur les restrictions de voyage imposées depuis octobre dernier aux opposants guinéens. Après Sidya Touré, président de l’UFR, Ibrahima Abé Sylla, président de la NGR, Hadja Halimatou Dalein Diallo, épouse du président de l’UFDG, c’est Mohamed Tall, ancien ministre de l’Elevage et directeur de cabinet de Sidya Touré, qui a été empêché de sortir du pays hier, jeudi 17 décembre 2020. Le président du Conseil National des Organisations de la Société Civile Guinéenne dénonce une violation des droits de l’Homme.
« Les restrictions de voyage ne peuvent être acceptables que sous l’effet d’une décision de justice. C’est si les personnes concernées sont citées dans une enquête, ou elles sont mêlées à la commission d’une infraction dont la procédure d’instruction est en cours, ou bien s’il y a une condamnation judiciaire leur retirant leur droit de sortir du territoire national. En dehors de ces conditions légales, toute forme de restriction est une violation des droits et libertés individuels et collectifs. Donc, à juste titre, nous demandons au président de la République d’abord et au gouvernement, de respecter et de faire respecter les droits et libertés des hommes politiques. Quel que soit leur bord, qu’ils soient de l’opposition ou d’un autre bord, rien ne peut justifier l’interdiction de leur sortie du territoire national, sauf si c’est une décision de justice », a dit l’activiste de la société civile.
Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com
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