Par Mamadi Kaba, Consultant Spécialiste en Digitalisation-Télécom-NTIC : ANGEIE (Agence Nationale de la Gouvernance électronique et informatique) s’est vue- tel un jeu de Ping Pong- successivement sous la tutelle du Ministère de l’Economie Numérique, de la Primature, ainsi que de la Présidence de la République, sans succès. Au lendemain de la nomination de l’actuel Ministre du MPTEN, l’ANGEIE fut renvoyée à sa base ; ce qui devrait être salutaire, mais hélas !
La responsabilité liée au manque d’objectivité de cette structure gouvernementale est tout autant imputable au Ministère de l’Economie Numérique qu’aux deux autres Institutions.
Outre les Problèmes financiers de cette agence, il est clair qu’elle a échoué dans sa mission régalienne qui était de palier aux problèmes et besoins en informatisation de notre administration publique. Une Administration qui vit encore de son traditionnel système papier en ce XXIème siècle ; pour preuve, l’unique tâche qu’elle continue encore à exercer est la fourniture en Internet dans les Ministères, chose qu’elle peine à faire correctement d’ailleurs.
Qui peut alors dire que cette agence a réussi, sachant bien que le Gouvernement et l’Assemblée nationale peinent à avoir un système informatique de taille, pourtant nécessaire aux échanges et sécurités des informations ? Son échec crève les yeux ; car, même le site Web de la Présidence de la République est resté sans clé de sécurité ; ce qui est une faille qui rend le nom de domaine .gov vulnérable aux piratages.
A Mon avis, cet échec est dû aux raisons suivantes :
– Une Ressource humaine incapable ;
– Un manque de Politique Générale définissant les besoins, objectifs et stratégies d’exécution ;
– Le mode de financement : pour une politique d’informatisation réussie du système administratif guinéen, d’énormes investissements sont à faire ! Cette charge ne pourra être assumée que par le seul portefeuille de l’Etat qui a déjà d’autres obligations ;
– Une mauvaise exploitation du Réseau Métropolitain de Conakry qui a pourtant assez de potentiel ;
Quelques Pistes de solutions pour une ANGEIE Bénéfique
Comme je le rappelais dans un précédent article, la dématérialisation est le premier pas que doit franchir l’administration guinéenne dans sa quête d’une administration Numérique (E-Gouvernement). Cette dématérialisation, en plus d’une politique générale de E-Gouvernement, doit se faire sur la base d’un Plan directeur régissant les besoins et stratégies de dématérialisation. Pour une administration, où moins de cadres maitrisent les nouvelles technologies, l’approche de dématérialisation doit prendre en compte l’aspect « Formation » afin d’éradiquer l’illectronisme dans ladite administration et ainsi projeter la jeune génération dans ce dynamisme, via l’insertion des cours liés aux NTICs au niveau secondaire de notre enseignement National.
Chaque service public ayant un besoin particulier, une étude dans chaque département et démembrement doit se porter sur une stratégie à pallier aux problématiques spécifiques. Par exemple, pour le système de santé, la mise en place d’une politique de E-santé.
En ce qui concerne le financement de ces activités, l’Etat doit chercher des partenaires privés. Une situation qui m’amène à tenir une réflexion sur la responsabilité sociétale des opérateurs de Téléphonie en plus des Impôts sur les sociétés qu’ils versent dans les caisses de l’Etat. Il est possible que la politique d’informatisation soit financée par le secteur Numérique.
En outre, il faudrait plus de volonté, de ressources humaines capables et d’Hommes doués dans l’art de la négociation pour parvenir à des résultats concluants.
Par Mamadi Kaba, Consultant Spécialiste en Digitalisation-Télécom-NTIC
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