Corruption au tribunal de N’Zérékoré : le procureur promet de sévir contre la pratique

Sidiki Kanté, procureur de la République près le tribunal de première instance de N’Zérékoré
Sidiki Kanté, procureur de la République près le tribunal de première instance de N’Zérékoré

Le tribunal de première instance de N’Zérékoré n’est pas épargné par la corruption qui gangrène l’administration publique guinéenne. Cette corruption est visible notamment au niveau de l’établissement des actes délivrés par la justice, où les gens sont généralement obligés de payer plus que le tarif officiel pour avoir un document. Dans un entretien qu’il a accordé au correspondant local de Guineematin.com, le procureur de la République près le TPI de N’Zérékoré a reconnu l’existence de cette pratique avant de promettre d’agir pour y mettre fin.

Officiellement, pour avoir un casier judiciaire, un jugement supplétif, un acte de naissance ou autre, on doit débourser un montant de 20 000 francs. Mais, au tribunal de première instance de N’Zérékoré, il faut parfois multiplier ce montant jusqu’à quatre pour avoir un document. Une pratique que le procureur de N’Zérékoré, Sidiki Kanté, entend combattre jusqu’à y mettre fin. C’est dans ce cadre qu’il promet de sévir contre tous ceux qui se livrent à la corruption au sein de cette juridiction.

« Chaque année, à travers la presse, nous informons l’opinion sur les tarifs des actes que nous faisons ici : casier judiciaire, jugement supplétif, acte de naissance, certificat de nationalité, etc. Ces actes ne dépassent pas 20 000 francs guinéens. Mais, nous apprenons qu’il y en a qui paient 60 000 ou même 80 000 francs dans les mains des intermédiaires en disant qu’ils sont pressés. Ça, c’est de la corruption. Et, la loi dit que celui donne l’argent (le corrupteur) et celui qui le reçoit (le corrompu), ils doivent tous être jugés. Nous rappelons cela parce que nous l’avions déjà l’année dernière mais la pratique persiste toujours », a-t-il dit.

Désormais, ajoute le chef du parquet de N’Zérékoré, « si quelqu’un vous réceptionne et vous demande de payer un montant qui ne soit pas le tarif officiel, il faut aller informer le procureur qui se chargera de punir l’intéressé. Mais, si vous acceptez de payer au-delà du tarif officiel, sachez que vous serez sanctionné au même titre que celui à qui vous avez donné cet argent. Mon bureau est grandement ouvert à tout le monde, donc les gens peuvent venir se plaindre à mon niveau si quelqu’un leur demande de payer un montant qui dépasse le tarif officiel », a dit M. Sidiki Kanté.

De N’Zérékoré, Foromo Gbouo LAMAH pour Guineematin.com

Tél. : +224620166816/666890877

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