Détention de plus de 300 opposants sans jugement en Guinée : les précisions de Me Thierno Souleymane Baldé

Me Thierno Souleymane Baldé
Me Thierno Souleymane Baldé

Comme on le sait, plus de 300 Guinéens (enfants, jeunes et personnes âgées) ont été arrêtés et emprisonnés au lendemain de l’élection contestée du président Alpha Condé à un troisième mandat à la tête de la Guinée, le 18 octobre 2020. Selon un des avocats de ces compatriotes écroués par le régime à la maison Centrale de Conakry, après le renvoi du dossier au tribunal pour enfant, un pool de juges d’instruction a été constitué pour reprendre les enquêtes « à charge et à décharge » et qui décidera ainsi de le renvoyer ou non devant un tribunal.

Joint au téléphone par un journaliste de Guineematin.com dans la soirée d’hier, lundi 21 décembre 2020, l’avocat Me Thierno Souleymane Baldé a indiqué qu’il ne s’agira pas de continuer l’instruction entamée par le juge d’instruction de Dixinn. « Il y a 3 juges qui ont été désignés et qui représentent le pool de juges d’instruction désormais chargés de mener les enquêtes. C’est-à-dire que ces juges vont reprendre les enquêtes à zéro. Donc, il ne s’agira pas de continuer sur ce que le juge d’instruction de Dixinn avait commencé. Ils vont reprendre entièrement les enquêtes, en instruisant à charge et à décharge. Ils regarderont ce que la loi prévoit. C’est au bout de cette instruction que ces juges pourront prendre une ordonnance de non lieu (qui libère les prévenus) ou bien qui les renverra devant le tribunal pour jugement », a expliqué Me Thierno Souleymane Baldé.

Selon l’avocat, les trois juges sont actuellement en train de régler leurs conditions de travail, avant de fixer une date pour le début du procès. « Je pense que d’ici la fin de la semaine, cela aussi sera fait ; et, ensuite, ils vont informer les avocats sur le programme des audiences », estime Me Baldé.

A rappeler qu’à part les responsables connus de l’opposition (Ousmane Gaoual Diallo, Cellou Baldé, Abdoulaye Bah, Ibrahima Chérif Bah et Etienne Soropogui), plus de trois cent autres compatriotes, accusés d’être proches de Cellou Dalein Diallo ou de son parti- y compris des enfants et des vieux- croupissent en prison depuis plus d’un mois pour les mêmes charges liées à l’élection contestée du président Alpha Condé pour un troisième mandat à la tête de la Guinée. Certains d’entre eux, comme Etienne Soropogui (président de Nos Valeurs Communes), Mamadi Condé (alias Madic100frontières) sont très malades et d’autres sont morts sans été présentés devant un juge. C’est le cas plus récent du jeune militant de l’UFDG, Roger Bamba, ou du doyen Thierno Ibrahima Sow… tous morts en prison sans avoir eu l’opportunité de se défendre.

A suivre !

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél: 622680041

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