Droits de l’homme : plusieurs ONG s’engagent à faire le suivi des recommandations du 3ème EPU de la Guinée

Une vingtaine d’organisations de la société civile guinéennes décident de faire le suivi de la mise en œuvre des recommandations faites à la Guinée lors de son passage au troisième examen périodique universel (EPU) devant le conseil des droits de l’Homme. Après avoir mis en place un groupe chargé de faire ce travail, ces ONG ont validé leur plan d’action stratégique au cours d’une cérémonie organisée le mardi, 22 décembre 2020, à Conakry. La cérémonie a connu la participation notamment du ministère de la Justice et de l’Assemblée nationale, a constaté un reporter de Guineematin.com qui était sur place.

Lors de la 35ème session du Conseil des droits de l’homme, tenue en janvier 2020, à Genève (Suisse), le gouvernement guinéen a soumis le rapport pays de la République de Guinée en matière des droits de l’homme, au titre du troisième examen périodique universel (EPU). Après examen de ce rapport, le Conseil des droits de l’homme a formulé 213 recommandations à l’endroit de la Guinée qui ont été adoptées par le Groupe de travail sur l’EPU. Le rapport final de l’EPU de la Guinée a été finalement adopté en septembre 2020, lors de la 45ème session du Conseil des droits de l’homme.

Engagées dans la promotion et la protection des droits de l’homme, 19 organisations de la société civile guinéennes ont mis en place un groupe chargé de faire le suivi des recommandations contenues dans ce rapport dans les quatre prochaines années. Fatou Souaré Anne, Directrice exécutive de l’ONG WAfrica Guinée, est membre du groupe des organisations de la société civile guinéennes pour le suivi des mécanismes des droits humains. En tant que défenseurs des droits de l’homme, l’examen périodique universel (EPU) est une boussole ou une feuille de route pour nous, à laquelle on peut se référer.

Mais, il faut savoir que le suivi ne se fait pas seulement au moment du passage de la Guinée devant le Conseil des droits de l’homme. On a trois cycles : trois mois avant, les ONG se mettent ensemble pour essayer de produire un rapport alternatif. Mais le vrai travail de suivi se fait pendant les quatre prochaines années, entre les deux cycles. Donc, on a ressenti le besoin de s’organiser, de coordonner nos actions en tant qu’ONG de défense des droits humains pour justement suivre le mécanisme d’application des recommandations de notre pays », a-t-elle expliqué.

L’activiste des droits de l’homme précise toutefois que le suivi ne concernera qu’une partie des recommandations adressées à la Guinée. « Il y a 213 recommandations faites pour la Guinée. Vu le nombre, on ne peut pas toutes les suivre. C’est pourquoi on a décidé de les prioriser et on en a choisi 30 recommandations. Et les priorités ont été faites par groupe thématique, dont la justice, les enfants, les droits économiques et socioculturels, les droits civils et politiques, et les droits des femmes et les groupes vulnérables.

Et donc, chacun des thèmes au moins a eu 3 à 5 recommandations qui ont été choisies. Dans le groupe des droits des femmes par exemple, l’accent a été mis sur les violences sexuelles et sexistes faites aux femmes. Pour le groupe de la justice, il y a la question de la torture qui est ressortie et le suivi des différents protocoles qui doivent être ratifiés par la Guinée. Si vous prenez également les groupes vulnérables, il y a eu pas mal de recommandations sur la vie des handicapés dans notre pays », précise Fatou Astou Niane.

Présent à la cérémonie de validation du plan d’action du groupe des organisations de la société civile guinéennes pour le suivi des mécanismes des droits humains, le chef de cabinet du ministère de la justice a salué cette initiative. Me Mohamed Koly Camara indique que tout le monde tout jouer sa partition dans la construction d’un Etat de droit de Guinée.

« Aujourd’hui, notre pays, la Guinée, s’engage résolument dans la construction d’un État de droit. C’est vrai que l’instauration prend du temps, mais beaucoup de travail normatif et institutionnel a été abattu. En réalité, chacun doit y mettre du sien en ce qui concerne les questions de droits de de l’homme. On peut voter les meilleurs textes ou créer des institutions, mais ce sont les hommes qui font fonctionner ces instances. Je suis très fier et convaincu, en voyant ce parterre de jeunes engagés, que de plus en plus la Guinée ira dans le sens de respecter ses engagements issus des recommandations faites par les États », a dit le représentant du ministère de la Justice.

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27

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