« Dangers » du barrage de Koukoutamba : le CECIDE et International Rivers tirent la sonnette d’alarme

Le projet d’aménagement du barrage hydroélectrique de Koukoutamba comporte de graves risques pour les populations riveraines et pour la Guinée toute entière ! C’est l’alerte donnée par le CECIDE et International Rivers, qui ont mené récemment une étude sur ce projet d’électrification. Les deux organisations de la société civile ont publié une note d’information à cet effet, ce samedi 26 décembre 2020, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

En cours de préparation depuis quelques années, le projet d’aménagement hydroélectrique de Koukoutamba est mis en œuvre par l’OMVS (Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal). Le barrage sera construit sur le Bafing (principal affluent du fleuve Sénéral), dans la préfecture de Tougué. Il aura une capacité de 294 mégawatts, dont les ¾ (trois quarts) seront exportés. Alors que ce projet bénéficie d’un grand soutien populaire en Guinée, en raison des problèmes énergétiques que connaît le pays, le CECIDE et International Rivers déconseillent fortement sa mise en œuvre.

Après avoir mené une étude sur les impacts environnementaux et sociaux du projet, les deux organisations de la société civile concluent qu’il fera plus du mal que bien aux Guinéens. C’est pourquoi elles ont publié une note d’information, ce samedi, pour attirer l’attention des citoyens, des autorités guinéennes et des partenaires du projet sur les risques liés à sa réalisation. « Ce projet, dans son état actuel, prévoit de toucher une partie importante de la superficie du parc national du moyen Bafing et son écosystème (environ 130 kilomètres carrés), soit l’équivalent de 18.000 terrains de football.

Les forêts classées à côté, regorgent des réserves animales et fauniques spéciales. Il y a plusieurs espèces animales comme les colobes, les lions et surtout, les chimpanzés de l’Afrique de l’Ouest (environ 1500 chimpanzés), une espèce en danger critique d’extinction, selon les experts de l’UICN, et bien d’autres. Ensuite, le réservoir du barrage va nécessiter le déplacement de populations de près de 8700 personnes », a indiqué Ibrahima Kalil Bamba, le coordinateur des programmes du CECIDE.

C’est en raison de tous ces enjeux que le CECIDE et International Rivers ont « jugé utile » de tirer la sonnette d’alarme afin de prévenir « une catastrophe écologique et humaine en devenir ». Cela pour éviter « que les mêmes conséquences ou les mêmes dommages qui ont impacté d’autres populations riveraines de barrages hydroélectriques en Guinée comme Souapiti puissent une fois encore advenir dans cette zone de Koukoutamba », a dit M. Bamba, coordinateur des programmes du Centre du commerce international pour le développement.

Le CECIDE et International Rivers estiment que la Guinée « peut se passer » de la production énergétique de Koukoutamba. Car, avec l’achèvement imminent du barrage de Souapiti, le pays sera déjà en mesure de répondre à sa demande d’énergie intérieure pour les années à venir, et même d’exporter l’excédent d’électricité vers ses voisins. « Par conséquent, le barrage de Koukoutamba n’est pas nécessaire pour répondre à la demande énergétique de la Guinée », soutiennent ces organisations.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel: 620589527/654416922

 

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