Pollution de l’environnement à Manéah (Coyah) : Une fumée, en provenance d’un dépotoir d’ordures, paralyse la circulation et provoque des accidents !

C’est une véritable angoisse pour les riverains du pont qui relie le quartier 36 et Kountia (dans la sous-préfecture de Manéah, préfecture de Coyah). Depuis quelques jours, une fumée âcre en provenance du sauvage dépotoir d’ordures qui se trouve du côté droit de ce pont submerge les habitations, brouille la vision, provoque des embouteillages et des accidents sur la chaussée. Egalement, cette fumée à l’air d’affecter dangereusement la santé des riverains de ce dépotoir. Plusieurs d’entre eux (y compris des enfants) sont actuellement enrhumés à cause de l’inhalation continue de cette fumée, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Depuis le lundi dernier, 21 décembre 2020, une nuage de fumée trouble la quiétude de ces pauvres de populations et paralyse la circulation au niveau de ce pont à Manéah. Cette fumée, survenue à cause de l’incinération à ciel ouvert des ordures qui tapissent sur le côté droit de cet ouvrage de franchissement. On ignore encore qui y a mit le feu, mais les conséquences se font bien sentir.

Fodé Soumah

« Hier matin, quand le muezzin a ouvert notre mosquée pour la prière de l’aube, la fumée s’était déjà installée à l’intérieur. Les gens se voyaient à peine dans ce lieu de culte. Donc, les gens demandaient dans le quartier de la provenance de cette fumée. J’ai vu même mon enfant qui vient de 15 jours en train de tousser. J’ai eu peur. Donc, ça fait au moins trois jours que ça fume ici ; et, on ne sait pas qui a mis le feu. Au delà même de la fumée, nous qui avons notre atelier tout prêt du dépotoir, nous respirons chaque jour des odeurs nauséabondes provenant de ces ordures », confie Fodé Soumah, un soudeur qui a son atelier contigu à ce dépotoir d’ordures.

Domicilié à quelques 40 mètres de cette décharge qui fume à l’air libre, Diaraye Sow est aujourd’hui enrhumée (comme la plus part de ses voisins. Mais, en plus de ce problème de santé, cette femme dénonce l’insécurité qui règne au niveau de ce pont. Elle assure que le nuage de fumée qui brouille considérable la vision fait l’affaire des bandits.

« Nous avons fait beaucoup de démarches et de révoltes pour qu’ils (les autorités) puissent nous enlever ce dépotoir d’ordures ici. Nous avons même barricadé la route pour ça, en vain. Avant hier, les gens ont mis du feu à la décharge. Depuis lors, nous sommes tous malades dans la contrée. Là où je vous parle, je suis enrhumée comme ça. Tout le monde a presque peur de ce pont de 36 à cause des ordures, de l’insécurité et la fumée qui y provient. Les gens prennent les ordures chez eux, parce que ce n’est pas bon là-bas ; et, ils viennent mettre ça près de chez nous. Et, quand les ordures sont nombreuses, les bandits aussi profitent pour mettre du feu pour créer de l’embouteillage afin de pouvoir spolier les objets des gens pendant que la fumée se dégage. C’est ce qui a fait qu’il y a eu plus de 3 accidents ici dans la nuit de lundi à mardi 22 décembre. Donc, à date, nous n’avons pas d’alternative. Il faut que vous homme de médias vous nous aider à transmettre ce message aux autorités. Car, quant à nous, nous avons tout fait ça ne marche pas. C’est pourquoi, aujourd’hui en prenant notre mal en patience, nous nous remettons à Dieu », indique Diaraye Sow.

Sory Camara, président du district Sanoyah Rail dispensaire

Rencontré mercredi dernier, le président du district de Sanoyah-rails-dispensaire (localité qui abrite ce dépotoir d’ordures), Sory Camara, a laissé entendre que la gestion des ordures ne relève pas du district. « Cela relève directement de la commune. J’ai plusieurs fois posé ce problème aux autorités sous-préfectorales et communales pour solutionner à travers la commission salubrité créée sous leur tutelle. Donc, j’ai mené beaucoup de démarches dans ce sens. Avant ça se passait très bien, parce que ça se ramassait souvent. Les ordures telles qu’elles sont ne causaient pas assez de problème, mais ce sont des individus mal intentionnés qui ont mis le feu là-bas avant hier pour aggraver la situation. Vu la quantité des ordures, difficilement on ne pouvait éteindre le feu. Il a fallu que la mairie nous envoie des citernes à eau pour pouvoir diminuer un peu le feu. Vraiment ça me fait des soucis énormes. Je ne peux pas dormir avec ça. Parce que ce sont mes citoyens et les usagers de la route qui en souffrent. Si les autorités pouvait nous aider à trouver une décharge autre que celle-ci, ça va nous arranger », a expliqué Sory Camara.

Cependant, contrairement aux autorités du district de Sanoyah-rails-dispensaire, cette situation qui met en danger la santé et la sécurité des populations ne préoccupe guère le maire de la commune rurale de Manéah. Dans un très court entretien qu’il a accordé à Guineematin.com, Abou Zator Soumah a simplement banalisé cette pollution qui semble causée une ‘’épidémie’’ de rhume chez les populations riveraines de ce dépotoir d’ordures qui fume terriblement.

« Mon frère, est-ce que ce problème d’ordures est particulier à Manéah ? C’est général. Même là où tu viens, à Conakry, c’est sale. Ce qui est clair, cette histoire d’ordure on la gère. Et, vous savez quoi, s’il vous plait, nous nous avons autres préoccupations », a-t-il lancé à notre reporter dans la plus grande banalité.

Autant dire qu’avec une telle autorité qui préside à leur destinée, les populations de Manéah (en particulier celles qui cohabitent avec ce dépotoir d’ordures n’ont plus qu’à prendre leur mal en patience. Car, à moins d’un salut du ciel, elles vont respirer pendant longtemps les odeurs nauséabondes et inhaler de la fumée de ce sauvage dépotoir.

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27

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