« L’année 2020 a été marquée par beaucoup de violations des droits de l’homme » (OGDH)

Que retenir de l’année 2020 en matière des droits de l’homme en Guinée ? Le président par intérim de l’Organisation Guinéenne de Défense des Droits de l’Homme et du citoyen (OGDH) a répondu à cette question dans un entretien avec un journaliste de Guineematin.com, ce lundi 4 janvier 2021. Elhadj Mamadou Malal Diallo dresse un bilan négatif caractérisé par plusieurs violations des droits humains.

« L’année 2020 est partie heureusement, mais avec beaucoup de violations des droits de l’homme dans notre pays. Avec les violences politiques qui ont eu lieu, notamment à l’occasion des manifestations, il y a eu beaucoup de morts, beaucoup de blessés, beaucoup de violations de domiciles, des casses et autres. Je crois que 2020 a été quand même une année où pas mal de violations des droits de l’homme ont été enregistrées en République de Guinée. On ne peut pas les citer toutes.

Mais, on ne cessera pas de parler de ces morts durant les manifestations politiques, les manifestations du FNDC et toutes les manifestations contre la velléité d’un mandat de trop pour le chef de l’Etat. Et, il y a eu des arrestations, des décès même parmi les prisonniers qui ne sont pas jugés. Tout ça n’est pas un bilan exhaustif, mais ce sont les points saillants que l’OGDH a pu noter. Donc, ce sont des violations des droits de l’homme assez graves », a-t-il déclaré.

Poursuivant, l’activiste des droits de l’homme déplore l’interdiction de voyager imposée à plusieurs personnalités, dont le principal opposant au régime en place, Cellou Dalein Diallo. « Les libertés d’aller et de venir sont consacrées par la constitution, par tous les textes de la CEDEAO, de l’UA et sur le plan international. On ne peut pas empêcher les gens de circuler librement. Je ne suis pas en train de dire que la justice n’a pas le droit de limiter les mouvements des gens qui sont supposés avoir commis telle ou telle chose.

Mais en général, la liberté est la règle, les détentions et les restrictions font l’exception. Et, ce n’est pas seulement les gens qui ont la possibilité de voyager par avion et qui sont bloqués qui nous intéressent. A l’intérieur du pays même, les manifestations des populations sont interdites et ça aussi, c’est une violation de la liberté prévue par la constitution guinéenne et par la déclaration universelle des droits de l’homme », a souligné le président par intérim de l’OGDH.

Elhadj Mamadou Malal Diallo dénonce par ailleurs, la fermeture des frontières de la Guinée avec le Sénégal, la Guinée Bissau et la Sierra Leone. Une mesure en vigueur depuis octobre 2020 et qui constitue, selon lui, une violation des textes de la CEDEAO sur la libre circulation des personnes et des biens. Ce défenseur des droits de l’homme espère que les choses vont s’améliorer cette année dans ce domaine.

« Nous souhaitons que 2021 soit une année de paix, une année de réconciliation nationale, de pacification de la vie politique et sociale en Guinée. Nous avons besoin avant tout de la paix, nous avons besoin de l’unité nationale et donc, nous souhaitons que 2021 soit une année meilleure que les années précédentes. Que cette année soit une année où on ne distingue pas les Guinéens par les ethnies ou par les appartenances politiques, mais que l’on considère le Guinéen tout court en tant que citoyen.

Nous souhaitons qu’au niveau de ceux qui nous dirigent, la sagesse prédomine, que les prisonniers politiques soient jugés en bonne et due forme. Ceux qui sont coupables de quelque chose, qu’ils subissent le sort des coupables et que ceux qui ne sont pas coupables ne soient pas privés de leur liberté indéfiniment », a dit ce responsable de l’Organisation Guinéenne des Droits de l’Homme et du Citoyen.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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