Droits de l’homme en Guinée : « il n’y a pas eu d’évolution en 2020 », Me Emmanuel Kpana Bamba

Me Kpana Emmanuel Bamba, président de la LIGUIDHO
Me Kpana Emmanuel Bamba, président de la LIGUIDHO

A la faveur d’un entretien accordé à Guineematin.com hier, mardi 05 janvier 2021, le président de la ligue guinéenne des droits de l’homme a dressé un bilan de la situation des droits en Guinée au cours de l’année 2020. Me Emmanuel Kpana Bamba a fait savoir le respect des droits de l’homme est mitigé et qu’il n’y a eu aucune évolution de la situation au cours de l’année précédente.

Pour ce défenseur des droits humains, la présence de la pandémie de COVID-19 en Guinée a entrainé des violations en chaine de droits de l’homme dans le pays. Et, cela, dans plusieurs secteurs de la vie nationale.

« La situation des droits de l’homme dans notre pays durant l’année 2020 a été marquée par le droit à la santé qui a été fortement affecté. Et, comme vous le savez certainement, dès qu’un droit de l’homme est affecté, ça rejaillit sur les autres droits. Donc, la pandémie de Covid-19 qui est une forme d’atteinte ou de violation du droit à la santé a eu des répercussions négatives sur les droits à la liberté de circulation et de manifestation, le droit à l’éducation (parce qu’on a fermé les écoles). Parce que ces droits ont été rétrécis. Alors que nos hôpitaux ont une capacité d’accueil très réduite, tous ceux qui souffraient d’autres maladies ont vu leur droit à la santé atteint par la présence de la Covid-19 », a dit Me Emmanuel Kpana Bamba.

Selon le président de la LIGUIDHO, au-delà de ces droits à la santé qui ont eu des répercussions sur les autres droits de l’homme, l’Etat, à travers ses agents de sécurité, a également contribué à ternir l’image des droits de l’homme dans notre pays.

« En 2020, il y a eu des cas d’arrestations de personnes dans notre pays qui ne correspondent pas aux normes internationales, notamment des gens qui n’ont pas été pris en flagrant délit. Ils sont arrêtés sans qu’ils ne soient convoqués au préalable. Tout cela a des répercussions sur les autres droits procéduraux, c’est-à-dire le droit d’être jugé dans un délai raisonnable ou d’être arrêté en conformité avec la loi. Dans notre pays, certains ont été arrêtés sans avoir droit à un avocat dès l’interpellation. Tous ces droits ont subi un coup de la part des agents chargés du maintien d’ordre en 2020, à l’occasion de quelques manifestations enregistrées. Ce sont des problèmes qui ont laissé des taches noires sur les autres droits. Si par exemple quelqu’un qui doit être arrêté conformément à la loi ne l’est pas, il va sans dire que ces droits procéduraux qui font partie également des droits de l’homme vont être affectés inéluctablement. Encore une fois, le respect des droits de l’homme en Guinée est mitigé. C’est vrai que sur le plan textuel, on a des bons textes qui ont été élaborés ; mais, sur le plan pratique, il n’y a pas eu une évolution », a indiqué Me Emmanuel Kpana Bamba.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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