Trois journalistes condamnés à Conakry : l’AGEPI dénonce une tentative de museler la presse

Morel André Gaston, directeur de publication du journal Le Patriarche
Morel André Gaston, directeur de publication du journal Le Patriarche
Morel André Gaston, directeur de publication du journal Le Patriarche
Morel André Gaston, directeur de publication du journal Le Patriarche et vice-président de l’AGEPI

La condamnation de trois journalistes de la radio privée Nostalgie FM suscite une vague d’indignation au sein de la presse guinéenne. Jugés pour « diffamation, dénonciation calomnieuse et injures », Thierno Madiou Bah, Ibrahima Sory Lincoln Soumah et Sidi Diallo, ont été condamnés par le tribunal de première instance de Kaloum à deux mois d’emprisonnement assortis de sursis et 500 000 francs d’amende chacun.

Une décision accueillie avec beaucoup de surprise au niveau de l’Association Guinéenne des Éditeurs de la Presse Indépendante (AGEPI). Interrogé par un journaliste de Guineematin.com, ce jeudi 14 janvier 2021, Morel André Gaston, vice-présidente de cette organisation, a dénoncé une tentative de museler la presse guinéenne. Il dit ne pas comprendre pourquoi ces journalistes qui sont poursuivis pour des délits de presse ont été jugés sur la base du Code pénal.

« Nous pensons qu’il y a une tentative de museler la presse guinéenne, dans la mesure où ces trois confrères ont été jugés non pas sur la base de la loi sur la liberté de presse, mais sur la base du Code pénal. La loi L002 sur la liberté de la presse a été ignorée et on a jugé nos confrères en se basant sur le Code pénal. Pourtant, même s’ils avaient commis des infractions, c’est dans le cadre de l’exercice de leur métier. S’il y a infractions, celles-ci ont été commises par voie de presse. Donc, on ne peut pas comprendre que ces journalistes soient condamnés sur la base d’autres textes qui ne soient pas ceux sur la liberté de la presse », a réagi le journaliste.

Le vice-président de l’AGEPI estime que c’est le moment pour les associations professionnelles de médias de se lever pour défendre la liberté de la presse. « Je voudrais interpeller les associations de presse parce que dans toute chose, il y a d’abord un essai. Présentement, le pouvoir est en train de faire un essai. Et, c’est maintenant que les associations de presse doivent se lever pour dire que la liberté de la presse a été acquise sous un régime militaire, donc ce n’est pas un civil qui peut venir bâillonner cette presse. On ne l’acceptera pas. Et c’est le moment d’interpeller les associations de presse de se lever dès maintenant pour dire aux autorités de la place qu’un journaliste reste et demeure un journaliste », a dit Morel André Gaston.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

Facebook Comments Box